Les milices du front séparatiste, établies dans le sud-ouest algérien, et particulièrement ce qu’elles appellent leur «gendarmerie», ne cessent d’être la cible du mécontentement des populations des camps de Lahmada qui, ces derniers mois, se soulèvent ouvertement et régulièrement contre la répression ordonnée par les dirigeants du Polisario et leur tuteur algérien.
Dans son édition de ce mercredi 26 avril, le quotidien arabophone relaie le fait que la colère est encore montée d’un cran samedi dernier, dans le camp dit «Laâyoune», qui s’est retrouvé entièrement recouvert d’une fumée noire très compacte suite au saccage et à l’incendie d’une station d’essence, qui appartiendrait à un dirigeant du Polisario.
Pour tenter de ne pas envenimer davantage la situation, et essayer d’atténuer un tant soit peu la spirale du mécontentement populaire, la direction du mouvement séparatiste a communiqué sur ce grave incident, alléguant qu’il est dû, non pas à une quelconque manifestation de colère, mais à un simple court-circuit électrique.
Les gérants de cette station ont eux aussi été priés de répéter cette version des faits. Il s’agissait ainsi d’éviter un scandale, puisque le propriétaire de la station incendiée, un haut dirigeant du Polisario, est accusé d’avoir intercepté et volé une cargaison de carburant qui était acheminée à un autre destinataire, sur fond de guerre tribale entre les Oulad Dleim et les Rguibat, à l’intérieur même des camps.
Al Ahdath Al Maghribia rappelle les graves incidents qui ont eu lieu au début de ce mois d’avril dans le camps sahraoui dit Dakhla, près de Tindouf. Des manifestants des Oulad Dleim ont attaqué, saccagé, puis brûlé un poste de la «gendarmerie» du Polisario. Au cours de cet épisode, qui répondait à une incursion des milices du Polisario au domicile d’une famille de cette tribu, dont plusieurs membres (des femmes et des enfants surtout) avaient été maltraités, des tirs à l’arme automatique ont résonné plusieurs heures dans l’ensemble du camp concerné par cette spirale de répressions et de saccages.
Se référant à des informations récemment diffusées par les sites du mouvement Forsatin, que dirige Mustapha Selma, un ancien chef de la sécurité du Polisario ayant fait défection depuis plusieurs années pour soutenir le plan marocain d’autonomie, Al Ahdath Al Maghribia explique que la situation est devenue intenable pour le Polisario, totalement contesté, débordé et de plus en plus confronté à un vaste mouvement de désobéissance civile d’une population victime de toutes sortes de privations, et qui n’est plus réceptive aux sirènes de la propagande mensongère.