«Je vous ai laissé parler, mais j’ai aussi droit à la parole». C’est en ces termes que la maire de Casablanca, Nabila Rmili, s’est adressée, ce mercredi 22 février, au président du groupe du PJD Abdessamad Haikar, dans le cadre du Conseil de la ville. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 23 février, que Rmili répondait à un point d’ordre évoqué par Haikar, qui a soulevé plusieurs questions relatives à la gestion des biens de la commune et des cessions. Il a particulièrement insisté sur la décision fiscale relative aux déchets inanimés, dont le prix est passé de 120 dirhams à 10 dirhams la tonne.
Comme si elle s’attendait à ce que le conseiller islamiste aborde ce dossier, la maire lui a répondu, sèchement, que «la situation de la ville de Casablanca nécessitait de l’action, de la persévérance et de l’audace et non des surenchères. La ville a, également, besoin de mobiliser et d’améliorer toutes ses ressources financières pour relever les défis auxquels elle est confrontée, notamment dans le domaine de l’investissement».
Et la maire de préciser que les services fiscaux de la commune ont déployé de grands efforts pour collecter 4,2 milliards de dirhams. C’est un chiffre record, dit-elle, mais qui reste insuffisant car la ville a besoin de chaque dirhams pour augmenter ses recettes: «Et, pour ce faire, nous avons entamé une opération d’épuration et de liquidation de tous les dossiers en suspens qui n’ont pas été concluants au cours de la période 2013/2022», affirme Nabila Rmili.
Et d’ajouter que «l’essentiel n’est pas de proposer une décision fiscale sur les déchets inanimés, mais de l’appliquer afin d’éviter des répercussions juridiques. En prenant de nouvelles mesures pour les déchets inanimés, le bureau actuel vise à débarrasser les Casablancais des 4 millions de tonnes d’ordures qui s’entassent dans les rues et les boulevards ».
Encore faut-il rappeler, poursuit Nabila Rmili, que l’équipe dirigeante a épongé les arriérés de 352 millions de dirhams dans le domaine de l’hygiène et 140 millions de dirhams relatifs à des frais de décisions judiciaires. Répondant aux reproches de la maire Mustapha Haya du PJD, elle a souligné que le dossier du recouvrement des redevances des déchets avait été transmis par l’ancien Conseil de la ville à la wilaya, qui a tardé à lui donner une réponse.