Six camions pleins à craquer de sacs de farine, de semoule ou encore de pâtes alimentaire, dont le poids chargé est estimé à 25 tonnes en totalité, et quatre camions-citernes remplis de carburant (une centaine de tonnes de gasoil et d’essence), et deux autres camions, transportant 750 bonbonnes de gaz, viennent de quitter les camps de Rabouni et de franchir la frontière sud de l’Algérie.
Pour le Polisario, cette importante cargaison serait destinée à de prétendues "populations des zones libérées", qu’il situe dans la zone tampon qui se trouve à la frontière marocco-mauritano-algérienne. Pour donner du crédit à ce "ravitaillement de populations isolées et dans le besoin", le Polisario affirme que tous ces produits ont été achetés, et par ses soins, à Rabouni, pour être ensuite revendus à perte et à des prix abordables au niveau des localités de Mhiriz et Bir Tighissit.
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C'est là un mensonge. Non seulement, ces deux localités ne sont pas habitées, mais sont des no man’s land où essaiment les coupe-gorge et trafiquants en tous genres, qui y font leur loi. L’on se rappelle que le mercredi 18 septembre dernier, des trafiquants de drogue sahraouis de la tribu Rguibat, appartenant à deux fractions différentes, Souaad et Labouihat, se sont affrontées à l’arme automatique dans cette même zone de Mhiriz et de Bir Tighissit dans le cadre d’un règlement de comptes à propos d'une affaire de trafic de cocaïne qui a mal tourné.
Ces deux localités sont aussi le lieu de prédilection par lequel le Polisario écoule régulièrement, loin des regards indiscrets des "réfugiés" de Lahmada et de la Minurso, le plus gros des aides internationales d'ONG humanitaires, censées être gratuitement distribuées aux populations sahraouies des camps disséminés dans la région de Tindouf.
Pour camoufler son nouveau forfait, le Polisario a cette fois-ci innové, en utilisant sournoisement certains médias pour les induire en erreur. Mais une question se pose: du moment que certains médias ont été invités ces derniers temps à faire des «reportages» sur les prétendues patrouilles que le Polisario dit mener chaque nuit sur les tronçons routiers séparant les différents camps sahraouis afin de faire respecter le confinement, pourquoi n’a-t-il pas choisi ne serait qu’un seul journaliste pour l’accompagner dans ce qu’il appelle sa "mission de ravitaillement des populations des zones libérées"? Quand bien même ces populations seraient réellement établies dans cette zone, où l’ONU a interdit toute activité et toute construction de bâtiments, de quels revenus disposent-elles pour s’acheter des tonnes de produits?
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Pour "officialiser" son entourloupe, le Polisario est même allé jusqu’à communiquer une liste de tous ses prétendus "ministères" impliqués dans cette opération de ravitaillement imaginaire au profit de populations inexistantes. Or ces ministères du Polisario ne sont en réalité que les maillons de la chaîne à travers laquelle les détournements ont toujours été opérés.
Ainsi, le prétendu "ministère" du commerce a pour mission d’être le réceptacle de la charité internationale. C’est cette coquille vide qui s’occupe de placer l’aide internationale en lieu sûr, avant d’informer le reste de la bande des dirigeants du Polisario des natures, quantités, qualité et valeur de ces "marchandises".
Ensuite, la grande partie de cette aide, qui va servir de fonds de commerce à la direction du Polisario, est remise au ministère dit des "territoires libérés". Ce dernier est chargé de la convoyer hors du territoire algérien, avec la complicité, et parfois sous la protection de l’armée algérienne, pour la vendre aux relais commerciaux des dirigeants du Polisario. Ces clients sont en général des contrebandiers venant des pays voisins de l’Algérie, voire des groupes terroristes et autres criminels transfrontaliers opérant dans la région du Sahel.
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Enfin, le "ministère" dit de la défense, en même temps qu’il est connu pour être le premier trafiquant d’armes et munitions en plein désert, joue aussi le rôle du pompiste pour les séparatistes. L’on sait que chaque mois, l’état-major algérien ordonne à la Sonatrach de livrer gratuitement 300 tonnes de carburant au Polisario. Une partie de ce carburant est commercialisée localement, à travers la chaîne des stations-service appartenant aux dirigeants du Polisario.
Une autre partie, soit plus de 100 tonnes de carburant, est convoyée par des camions-citernes vers la zone tampon, sous prétexte de ravitailler les "unités du Polisario", alors qu’en réalité elle est vendue à des contrebandiers mauritaniens, maliens ou nigériens, qui l’achètent rubis sur l’ongle, et parfois en devises, à des prix concurrentiels par rapport au prix du marché dans leurs pays. Même certains contrebandiers algériens de Tindouf comptent parmi leurs clients des séparatistes du Polisario, auxquels ils achètent ces aides internationales ainsi que du carburant. D’ailleurs, une tonne de carburant, qui a été récemment livrée à l’un des camps sahraouis, a été dérobée dans son intégralité pour être ensuite revendue à Tindouf où elle a été écoulée dans des bidons transportés, pour plus de discrétion, dans une ambulance…