En tenue de combat, Abdellatif Hammouchi, directeur du pôle DGSN/ DGST, a effectué ce mercredi une visite sur le terrain à Rabat, Mohammedia et Casablanca. Pendant cette tournée, il s’est longuement entretenu avec les différents staffs des barrages administratifs et judiciaires, instaurés dans les quatre coins des villes précitées.
Cette visite a un double objectif. Celui, d’abord, de s’enquérir de la bonne mise en œuvre de l’application, développée par les ingénieurs et les techniciens relevant de la direction des systèmes d’information et de communication à la DGSN. Cette application, qui permet aux agents de sûreté présents dans les différents barrages à l’entrée et sortie des villes de contrôler et de suivre les déplacements des citoyens, vise à limiter les mouvements inutiles et à identifier les contrevenants à l’état d’urgence sanitaire. Si la mise en œuvre de cette application, qui contribue à renforcer la lutte contre la propagation de la pandémie, est une fierté pour les ingénieurs et les techniciens de la DGSN, «Abdellatif Hammouchi n’avait pas le cœur à la fête», confie toutefois à le360 une source sécuritaire.
En effet, les éléments de la sûreté nationale sont particulièrement exposés à une contamination au nouveau coronavirus. 57 d’entre eux, dont 7 éléments relevant de la DGST, ont été testés positifs au Covid-19. Ils ont contracté le virus dans l’exercice de leur fonction, rendue très difficiles par nombre de Marocains récalcitrants au respect des consignes de l’état d’urgence sanitaire. Sillonnant les rues, les policiers sont aux premières lignes pour exhorter les citoyens à rester chez eux. Si, dans la plupart des cas, les citoyens obtempèrent, certains d’entre eux sont rebelles, souvent par ignorance de la dangerosité de la maladie, aux mesures de confinement.
C’est aux éléments de la sûreté nationale d’entrer littéralement en contact avec les insoumis, moyennant parfois un corps-à-corps, pour faire respecter l’état d’urgence sanitaire. Ils n’agissent pas, au demeurant, sur la seule voie publique. Certaines personnes, hospitalisées en raison d’un test positif au Covid-19, refusent de rester dans les hôpitaux. Elles montrent de la résistance ou s’enfuient carrément. Dans ce genre de situation, les établissements hospitaliers s’adressent à la police qui doit contraindre, par la force de la loi, les patients contaminés à se faire soigner dans les structures sanitaires dédiées au Covid-19. L’engagement des éléments de la sûreté nationale a un prix, comme en atteste le nombre de 57 contaminés dans leur rang.
Les personnes contaminées dans les rangs de la sûreté nationale sont prises en charge par l’inspection de la santé relevant de la DGSN. Leurs familles font l’objet d’un suivi psychologique par une cellule dédiée relevant des services sociaux de la DGSN. Et le patron du pôle DGSN/DGST s’enquiert personnellement de l’état de santé de chacun d’entre eux.
Durant la visite sur le terrain, Abdellatif Hammouchi s’est longuement entretenu avec des agents de la police. Il les a écoutés et a pris la mesure de leur engagement durant cette épreuve sans précédent que traverse le pays. Il les a motivés et encouragés à poursuivre leur mission citoyenne, dont ils s’acquittent parfois en payant un lourd tribut. Leur engagement est aussi déterminant que celui du corps soignant dans la lutte contre la pandémie.