Le régime algérien a franchi un seuil critique en ordonnant l’expulsion de douze diplomates français, assortie d’un ultimatum de quarante-huit heures. Une mesure radicale à laquelle la France n’a pas tardé à réagir. Comme l’a annoncé le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, Paris a répliqué en exigeant le départ de douze agents consulaires algériens, alors même que les fonctionnaires français quittaient le territoire algérien.
L’Élysée a durci le ton en rappelant pour consultations son ambassadeur à Alger, une décision prise directement par le président Emmanuel Macron. Dans un communiqué ferme, la France a qualifié la décision algérienne «d’injustifiée et incompréhensible», soulignant que «l’Algérie doit respecter pleinement ses obligations, notamment en matière de sécurité nationale de la France».
Cette escalade trouve son origine dans l’arrestation, en France, de trois ressortissants algériens –dont un fonctionnaire consulaire– accusés d’avoir participé à l’enlèvement d’Amir Boukhors, alias Amir DZ, opposant et activiste réfugié en France depuis 2016. Enlevé en avril 2024 dans la banlieue parisienne, puis libéré dans des conditions troubles, Boukhors aurait déjà été victime de plusieurs agressions, notamment en 2022.
Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné la gravité de l’affaire, désormais traitée par le parquet antiterroriste, rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du 16 avril. L’avocat de Boukhors a affirmé que cette affaire révélait «l’implication d’un État étranger, en l’occurrence l’Algérie, dans des actes de violence et d’intimidation sur le sol français», qualifiant l’enlèvement de son client de «crime d’État».
Le journal Le Figaro relève que ces expulsions réciproques constituent un précédent depuis 1962, illustrant la dégradation sans précédent des relations bilatérales. En adoptant une posture inflexible, Alger semble vouloir instrumentaliser cette crise à des fins internes, tandis que Paris, par sa réponse ferme, réaffirme son refus de toute ingérence sur son territoire.
Bienvenue dans l’espace commentaire
Nous souhaitons un espace de débat, d’échange et de dialogue. Afin d'améliorer la qualité des échanges sous nos articles, ainsi que votre expérience de contribution, nous vous invitons à consulter nos règles d’utilisation.
Lire notre charte