Crise Mali-Algérie: un acte hostile, et des accusations de parrainage du terrorisme

Des djihadistes islamistes affiliés au groupe terroriste Daech, dans la région sahélo-saharienne.. DR

Revue de presseAlors que le président algérien s’efforçait d’apaiser la crise diplomatiques avec la France, un grave incident à la frontière sud a ravivé les tensions. L’abattage d’un drone malien a conduit à une escalade des tensions, révélant potentiellement une politique d’ingérence menée par le régime militaire algérien, et suscitant de vives accusations de «parrainage du terrorisme». Cet article est tiré d’une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 07/04/2025 à 17h21

Alors même que le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, s’entretenait avec Jean-Noël Barrot, ministre français des Affaires étrangères, dans une tentative de désamorcer la crise qu’il avait lui-même engendrée, un nouveau front s’est ouvert au sud du pays qu’il dirige.

Un incident qui révèle la politique d’ingérence menée par le régime algérien dans les affaires intérieures des nations souveraines, rapporte Al Ahdath Al Maghribia de ce mardi 8 avril 2025.

En effet, «une démarche concertée a vu trois pays de la région du Sahel rappeler conjointement leurs ambassadeurs à Alger, en signe de condamnation suite à l’acte d’abattage d’un drone de l’armée malienne survenu sur le territoire de ce pays», écrit le quotidien.

Les nations, réunies «sous la bannière de l’«Alliance des États du Sahel» ont dénoncé cet acte d’agression comme étant «irresponsable» et constitutif d’une violation flagrante du droit international», précise Al Ahdath Al Maghribia.

Le Premier ministre du Mali, le général Abdoulaye Maiga, a réfuté avec véhémence les allégations algériennes, selon lesquelles le drone aurait violé son espace aérien, sur une distance de 2 kilomètres.

Il a souligné que cet incident reflétait le fait que le «régime algérien parraine le terrorisme».

Les forces armées maliennes ont «immédiatement diligenté une enquête afin de déterminer les causes exactes de cet incident», et ont promis «une transparence totale dans le partage de ses conclusions avec l’opinion publique».

Cette position a été confirmée par les autorités maliennes qui déclarent, dans un communiqué, que «l’enquête a révélé que l’aéronef a été détruit à la suite d’une action hostile dans une région située à 9,5 kilomètres de la frontière entre les deux pays», relaie le quotidien.

Le Mali a exprimé sa plus «vive condamnation de cet acte gravissime», alors que dans le même temps, l’Algérie a décidé d’observer un silence assourdissant, devant les accusations maliennes.

Le régime algérien n’a en effet publié aucune communication officielle, suite au démenti de sa version des faits, le mettant en cause dans cet acte hostile envers un pays voisin.

Dans son communiqué au ton acerbe, suivi de sa décision de rappeler son ambassadeur en coordination avec ses alliés sahéliens, le Mali dénonce des allégations du régime algérien, accusé de chercher «à se forger un nouvel ennemi extérieur», explique Al Ahdath Al Maghribia.

Selon le quotidien, il est clair que «ce prétexte fallacieux risque d’ouvrir un nouveau front de tension à sa frontière sud, exposant ainsi l’Algérie à la réprobation de la communauté internationale».

Cette situation révélera également ses tentatives de saper la sécurité et la stabilité de la région, «que le monde s’efforce d’établir alors que le Sahel est déjà fragilisée par la présence de groupes terroristes, qui cherchent à y propager le chaos», estime Al Ahdath Al Maghribia.

Le régime militaire algérien semble également chercher à exacerber les tensions au Mali et dans la région du Sahel, en parallèle avec l’initiative menée par le Royaume du Maroc, en sa qualité de président du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine, visant à réintégrer les pays du Sahel.

Cette initiative, qui s’inscrit «dans la stratégie globale menée par le Royaume sur le continent africain, et en particulier au Sahel, vise à transformer cette région en un havre de paix, de sécurité et de progrès», écrit Al Ahdath Al Maghribia, confortant par là des idées professées par le Think tank britannique Royal United Services Institute (RUSI), spécialisé dans les questions de défense et de sécurité.

Le RUSI avait insisté sur «le rôle crucial joué par le Royaume dans le renforcement de la sécurité et la promotion du progrès dans la région du Sahel, le qualifiant de «partenaire stratégique»», relaie le quotidien.

Un témoignage édifiant, ajoute Al Ahdath Al Maghribia, à propos de «l’engagement du Royaume du Maroc et ses initiatives dans cette région, qui ne semblent pas agréer au régime militaire algérien, lequel chercherait à les saborder, en accusant le Mali d’une tentative d’agression dans le but de provoquer un conflit entre les deux pays».

Par Hassan Benadad
Le 07/04/2025 à 17h21

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