Nous vivons des chamboulements incroyables dans le monde ces derniers mois, ces dernières semaines. Avec ces changements de paradigmes, nos croyances sont interrogées et l’accélération d’une nouvelle réalité s’impose et nous installe dans une forme d’insécurité. Celle-ci est géopolitique, idéologique, économique, sociale, culturelle et sociétale.
À l’heure où nous avons besoin de faire société ensemble, de rendre notre monde plus inclusif, force est de constater que cela semble de plus en plus difficile du fait d manque de leaders, en capacité de projeter les sociétés vers un but commun.
La société numérique dans laquelle nous sommes plongés aujourd’hui ne laisse plus de place à la profondeur intellectuelle, à l’analyse objective, aux raisonnements et, pire, aux débats sereins et respectueux.
La vacuité des corpus intellectuels règne en maître et l’aboiement est devenu la force de conviction de ceux qui n’ont plus d’autre argument que celui de désigner un coupable à leurs maux, à leurs propres indigences.
Le populisme, la médiocratie ont gagné nos sociétés et sont devenus les outils des autocrates qui ont des desseins égoïstes, bien loin des préoccupations des citoyens que nous sommes. Collectivement, notre responsabilité est engagée pour libérer et fabriquer cette génération de leaders dont notre société a besoin.
«Un homme politique a comme horizon les prochaines échéances électorales, l’homme d’État, l’avenir des générations futures.»
Je parle souvent de ce monde VUCA (Volatile, Uncertain, Complexe et Ambigu). Nous y sommes réellement et profondément. Aujourd’hui, plus que jamais.
Nos organisations, nos dirigeants ne sont pas prêts, loin s’en faut. Être un leader en 2025 suppose de bien comprendre les enjeux du moment présent, mais surtout d’essayer d’anticiper un futur incertain. Personne n’a été préparé à l’être dans un tel contexte, mais cela ne saurait justifier l’inaction. Le premier trait d’un leadership solide est sans doute l’humilité, celle de reconnaître qu’on ne maîtrise pas tout, d’ouvrir des espaces à l’intelligence collective et de rester en éveil constant face aux signaux du changement.
Ensuite, il est vital dans ce nouveau monde d’être le plus authentique possible. Pour cela, il faut repenser la vulnérabilité non pas comme une faiblesse, mais plutôt une force pour engager autour de soi vers un projet commun, et ce, dans un contexte de plus en plus complexe et ambigu.
Ensuite, la confiance. Oui, apprendre à faire confiance a priori et non a posteriori est la clé pour créer un collectif qui pourra travailler ensemble dans la durée, et ce, pour l’intérêt général.
Le monde a basculé durablement, notre pays doit vivre ce basculement comme une véritable opportunité pour rebondir sur la base des orientations stratégiques de Sa Majesté le roi Mohammed VI et, partant, réinstaller la confiance entre les corps intermédiaires et les citoyens.
Contrairement aux autres nations, notre chance est que notre monarchie s’inscrit dans le temps long, et cela n’a pas de prix. C’est notre bouclier contre les opportunismes idéologiques. Nous devons nous projeter et écrire notre projet de développement sur cette échelle de temps pour capitaliser sur les acquis et donner un sens à la résilience. Nous le pouvons si nous le voulons.
Un homme politique a comme horizon les prochaines échéances électorales, l’homme d’État, l’avenir des générations futures. Nous avons résolument besoin d’hommes d’État.
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