La mesure est emblématique de la haine que voue le régime algérien au Maroc. Une haine si féroce qu’elle passe avant toute chose, y compris le suicide économique pour nombre d’entreprises publiques et privées algériennes. Au lieu de répondre aux revendications des citoyens algériens, le président Abdelmadjid Tebboune, illégitimement élu et honni du peuple, n’a pas trouvé mieux que de tirer de nouveau sur le Maroc. Cette fois, à travers une entreprise marocaine ayant des activités en Algérie.
Dans une directive, aux allures de sévère mise en garde, adressée hier, dimanche 9 mai 2021 au Premier ministre algérien Abdelaziz Djerad, et à travers lui à toutes les administrations publiques et entreprises semi-publiques algériennes, le président Tebboune a tout bonnement ordonné de ne plus signer de contrats avec les sociétés d’«entités hostiles à l’Algérie», le Maroc en premier lieu, nommément cité dans la directive présidentielle. En cause, des «relations contractuelles avec des entités étrangères sans considération des intérêts économiques et stratégiques du pays». Les entreprises publiques et privées algériennes doivent donc mettre fin à ces contrats «immédiatement». Et instruction a été donnée au ministre des Finances d’interdire tout transfert à l’étranger de dividendes qui concerneraient ces contrats. Une forme de hold up de l'Etat algérien, en somme.
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Pour être davantage clair, Abdelmadjid Tebboune a donc nommément cité le Maroc, en donnant l’exemple de deux entreprises publiques algériennes d’assurance. Il s’agit de la Compagnie algérienne d’assurance et de réassurance (CAAR) et la Société algérienne d’assurance (SAA), sommées d’abandonner, dans un délai ne dépassant pas 10 jours, un progiciel de gestion de produits d’assurance appelé ORASS, développé et fourni par «Orsys Communication», une start-up technologique marocaine, d'ailleurs présente dans plusieurs dizaines de pays.
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Selon Tebboune, ce genre de contrats «a donné lieu à des sorties de devises, alors que les prestations confiées aux étrangers peuvent être assurées localement». Pire encore, «ces relations, engagées sans concertation, se traduisent, on peut s’en douter, par la mise à la disposition d’entités étrangères de données et d’informations sensibles qui peuvent porter atteinte aux intérêts vitaux de notre pays et à sa sécurité».
L’épouvantail ainsi dressé, le président algérien sort l’artillerie lourde. Et toute «défaillance» sera considérée comme «relevant de la concussion et de la complicité». Autant dire de la haute trahison.
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La gravité de la décision présidentielle a été soulignée par le site d’information Algérie Part. «Pire qu’un document de propagande idéologique, le communiqué de la Présidence algérienne mélange l’économie avec la politique», lit-on d’emblée. Le bien-fondé, et la neutralité, du logiciel (utilisé pour la première fois par la CAAR…en 2006) est défendue arguments à l’appui.
«Au niveau africain, 18 compagnies d’assurances vie ont choisi la solution ORASS pour gérer de bout en bout le système d’information pour les branches vie et capitalisation. Depuis 2020, pas moins de 50 compagnies d’assurances en Afrique utilisent ORASS pour gérer leur système informatique interne de bout en bout», écrit Algérie Part.
Les menaces de la présidence algérienne relèvent donc d'une campagne férocement haineuse, menée par le régime militaire algérien contre le Royaume du Maroc. Tebboune veut concurrencer les généraux dans l’escalade contre le Maroc. Mais il ne se rend pas compte qu’il risque de plomber une économie algérienne, digne de la Corée du Nord et que chaque jour rapproche davantage du scénario vénézuélien.
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Quel regard vont poser les entreprises étrangères sur cette décision, prise par un chef d’Etat, au mépris de toutes les règles de l’économie moderne et au mépris des intérêts des entreprises algériennes?
Le classement «Doing Business» de l’année 2020 de l’Algérie, pour le climat des affaires, établi par la Banque Mondiale, n’incite pas à investir dans ce pays, qui s'y classe en queue de peloton, à la 157e place sur 190 pays. Avec cette nouvelle directive de Tebboune, défiant les lois de l’économie, il ne faut pas s’étonner à ce que ce classement dégringole davantage.