Alors que les autres partis (hormis les trois majors de l’opposition: Istiqlal, PAM,PPS) peinent toujours à élaborer leur plan d’action, le Parti de la Justice et développement, grand vainqueur des précédentes législatives et actuellement principal parti de la majorité gouvernementale est d’ores et déjà à l’œuvre. Meetings, réunions du groupe parlementaire, rencontres entre dirigeants et jeunesse…la mobilisation est bel et bien en cours au sein du parti de La Lampe.
A l’image de l’opposition et de son mémorandum commun, le parti à référence islamiste a rendu, mardi 21 juillet, sa copie concernant «sa vision» des élections qu’il souhaite transparentes, avec un rôle neutre de l’administration et une participation massive des électeurs. Le document, là encore sous forme de mémorandum, est signé Slimane El Amrani, secrétaire général adjoint de cette formation. Listes électorales, seuil de représentativité, gestion des bulletins et des bureaux de vote, découpage, vote des MRE… Tout y passe. Voici, point par point, ce que préconise le PJD.
Le timingLe PJD plaide pour deux temps électoraux distincts (un pour les élections communales, régionales et professionnelles et un autre pour les législatives) afin que chaque parti dispose d’une marge suffisante pour bien les préparer. Il appelle à un calendrier fixé et annoncé suffisamment à l’avance pour anticiper la suite des événements.
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La méthodePar souci de «transparence», le parti de La Lampe revendique une révision générale des listes électorales. Sans aller jusqu’à plaider pour une inscription automatique des électeurs potentiels sur ces listes, le PJD demande la facilitation de cette opération (inscriptions électroniques, campagnes publicitaires des pouvoirs publics pour inciter les citoyens à s’inscrire, implication des partis dans cet effort et leur permettre un accès sous format Excel à ces listes…).
Le mode électoralLe PJD appelle à la généralisation du scrutin de liste pour favoriser le vote sur la base d’un programme et non en fonction des personnes. Ceci, dans toutes les communes dont la population dépasse les 20.000 personnes, y compris (et surtout dans le monde rural, véritable talon d’Achille du PJD).
Concernant la représentativité, le PJD propose un seuil de représentativité de 6% pour les circonscriptions législatives locales et les élections régionales et communales et le maintien du seuil de 3% pour la liste nationale.
Les conditionsToujours au nom de la transparence, le PJD revendique l’interdiction aux fonctionnaires communaux et auxiliaires d’autorité de participer à la gestion du processus électoral en tant que présidents ou membres des commissions en charge des bureaux de vote.
Le parti appelle également à incriminer le fait de ne pas délivrer un PV de vote et à garder l’ensemble des bulletins de vote avec possibilité de recomptage en cas de recours.
Le financementLe PJD plaide pour la désignation d’un délégué financier pour toute tête de liste et pour l’ouverture d’un compte bancaire dédié à la campagne électorale. Il appelle à la déclaration de tous les frais de campagne auprès de la Cour des comptes et de ses antennes régionales dans un délai ne dépassant pas les 90 jours après l’annonce des résultats d’un scrutin donné.
Le parti islamiste revendique également une révision des textes régissant le financement des campagnes électorales, en plaidant notamment pour l’élargissement de la période de couverture de ces financements aux préparations de campagnes, soit trois mois avant le lancement effectif desdites campagnes.
Les MRELe PJD appelle à l’ouverture du processus électoral aux Marocains résidant à l’étranger. Ceci, en leur permettant de voter de depuis leur pays de résidence et en adoptant une liste électorale nationale spécifique aux MRE avant de consacrer leur représentativité au sein de la Chambre des représentants.
- memorandum_pjd-compresse.pdf