Pour rattraper le temps perdu à cause des interminables grèves de cette année, le ministère de l’Education nationale a procédé à une rationalisation du programme scolaire, face à l’impossibilité de tout enseigner durant le peu de temps qui reste.
Or, ce choix n’a pas été du goût du PJD, qui a exprimé sa colère face à la suppression de certaines parties des programmes de géographie et d’histoire qu’il juge essentielles pour les apprenants marocains. Dans son édition du vendredi 2 février, le quotidien arabophone Assabah rapporte qu’une députée du parti d’Abdelilah Benkirane a interpellé Chakib Benmoussa, ministre de l’Education nationale, de l’enseignement préscolaire et des sports, sur les raisons de la suppression de certains cours portant sur les pays arabes et le maintien de ceux relatifs aux Etats-Unis d’Amérique par exemple.
Pour Assabah, cette protestation est la preuve que les programmes scolaires au Maroc restent un espace d’affrontements idéologiques et politiques dans la mesure où les cours dispensés dans les écoles locales sont le fruits d’arrangements entre différentes chapelles politiques. Cet épisode soulève, d’après Assabah, des questionnements quant au choix d’enseigner des programmes relatifs à certains pays au détriment d’une grande partie de l’Histoire du Maroc.
La députée du PJD a surtout axé ses protestations sur le programme consacré aux pays arabes et particulièrement, dit-elle, à la cause palestinienne qui subit actuellement une guerre meurtrière, et sur laquelle les élèves marocains doivent être conscientisés, selon elle, ajoutant que certains cours inutiles, comme «le phénomène des régimes dictatoriaux» et «les USA, puissance mondiale» auraient dû être supprimés, tout en conservant certains cours sur la Russie et l’Égypte, jugés essentiels par le PJD. Ce dernier estime également que face au stress hydrique que connait aujourd’hui le Maroc, des cours sur la rationalisation des ressources naturelles auraient dû être conservés, et ce dans un contexte de forts changements climatiques.
Et Assabah de se demander si ces remarques relèvent de la pédagogie ou de la démagogie. En effet, ces changements sont provisoires et imposés par les longues périodes de grève qu’a connues le secteur de l’éducation cette année.