Les opposants à la réforme de l’enseignement supérieur au Maroc travaillent d’arrache-pied, dans l’ombre, en vue de la faire avorter. Dans son édition du mercredi 13 septembre, le quotidien Assabah estime qu’il s’agit là de la principale conclusion à tirer d’un Livre blanc que plusieurs universitaires marocains d’ici et d’ailleurs viennent de réaliser.
Selon eux, il s’est avéré que, dès le lancement de l’idée même de réforme de l’enseignement supérieur, des opposants, professeurs universitaires et chercheurs de surcroît, ont commencé à dynamiter le projet de réforme, et ont continué leur travail de sape à travers des attaques personnelles visant le ministre de tutelle et autres promoteurs de cette réforme. Des écrits ont également critiqué cette réforme et mis en doute son bien-fondé. Pour le Livre blanc, ce sont les adversaires de la réforme qui sont derrière ces nombreux écrits qui la fustigent, car ils estiment secrètement que tout changement du statu quo actuel touchera à leurs intérêts personnels étroits.
Le plus grave, c’est que cette résistance à la réforme ne propose rien de concret, dans ses écrits et critiques, et n’aborde jamais le contenu et autres grands axes de la réforme, se limitant à des manœuvres malsaines pour la contrer.
Le Livre blanc estime que les changements profonds et nécessaires attendus au sein du système de l’enseignement supérieur ne doivent certes pas passer comme une lettre à la poste, mais nécessitent des débats et propositions constructifs. Alors que ce à quoi on assiste actuellement de la part des adversaires de la réforme n’est autre qu’une obstruction en réaction à toute avancée ou changement.
Cependant, estime Assabah, cette résistance à la réforme a servi de levain au ministère de tutelle qui reste déterminé à aller de l’avant, même en terrain miné. C’est pourquoi les auteurs du Livre blanc conseillent aux réfractaires de constituer une force de proposition constructive et non d’opposition destructive. Leurs critiques doivent être objectives et pourront ainsi servir de moteur pour propulser la réforme de l’enseignement supérieur vers l’avant et non l’entraver. Ce travail peut être accompli au sein des syndicats de l’enseignement supérieur par les professeurs anti-réforme, en vue de participer non seulement à la mise sur pied de la réforme, mais aussi de sauvegarder leurs intérêts légitimes en améliorant leurs conditions de travail ainsi que leur contribution à la valorisation de la formation universitaire et de la recherche scientifique.