Lors d’une rencontre tenue mardi 8 avril, les chefs des partis de l’USFP, du PPS et du MP ont fait montre d’une unité de vues rarissime, quant aux défis démocratiques que traverse le Royaume.
Driss Lachgar, Premier secrétaire de l’USFP, a ouvert le débat en soulignant un «recul significatif» dans la pratique démocratique nationale, allant jusqu’à affirmer que «la démocratie, au sens universel du terme, n’existe plus au Maroc».
Selon lui, la logique électorale, qui voudrait que le parti majoritaire dirige le gouvernement et le second pilote l’opposition, a été détournée: «les deux pôles participent désormais au pouvoir exécutif, annihilant toute notion d’équilibre et concentrant les leviers décisionnels entre les mains d’un exécutif sourd aux contre-pouvoirs».
En écho à ces propos, Nabil Benabdellah, secrétaire général du PPS, a évoqué la possibilité d’une motion de censure contre le gouvernement, présentée comme un «impératif politique» pour relancer le débat public.
«Aucun obstacle ne saurait entraver une telle initiative, qui pourrait catalyser un débat parlementaire fécond et irriguer l’ensemble de la société», a-t-il déclaré, tout en appelant le gouvernement à clarifier ses positions face aux «contradictions internes qui fracturent sa majorité».
Dans la même veine critique, Mohamed Ouzzine, secrétaire général du Mouvement populaire, a élargi le champ des interrogations en exigeant une enquête parlementaire exhaustive sur l’usage des subventions publiques, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Refusant de limiter le questionnement aux seules importations ovines, il a dénoncé une opacité systémique dans des secteurs clés tels que les transports, l’habitat ou le tourisme.
«Ce gouvernement étend son emprise bien au-delà des institutions: il pénètre jusqu’aux communes rurales les plus reculées, tout en se murant dans un mutisme méprisant à l’égard des voix dissonantes», a-t-il asséné, dépeignant une administration sourde aux critiques et omnipotente dans son contrôle de l’appareil étatique.
À travers ces prises de parole, c’est un même plaidoyer qui émerge: celui d’un retour à une gouvernance inclusive, où l’opposition retrouverait sa voix et où les mécanismes démocratiques seraient revitalisés.
Un appel pressant, dans un contexte marqué par la défiance et l’urgence de réconcilier le pouvoir avec ses principes fondateurs.
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