Le ministre de l’Éducation nationale, Chakib Benmoussa, a eu recours à des incitations financières pour éteindre la colère des enseignants grévistes et mettre fin à cette situation de blocage causée par le statut unifié des enseignants. Un statut qui a également mis dans l’embarras les centrales syndicales et qui a conduit à une série de grèves. Lors de son passage au point de presse, tenu jeudi dernier, conjointement avec le porte-parole du gouvernement, le ministre Benmoussa a refusé, dans sa réponse à une question du journaliste d’Assabah, de procéder à l’annulation du décret ministériel relatif au statut unifié des enseignants et son remplacement par un autre décret qui sera élaboré avec les acteurs de ce secteur.
Le ministre a indiqué qu’il n’y a pas de «ligne rouge pour ouvrir le débat sur les revendications des partenaires sociaux. Le nouveau statut comporte de nombreux points positifs et il faut attendre les décisions organiques qui éclairciront les zones d’ombre». Benmoussa s’est engagé, par ailleurs, à relever le montant des indemnités de correction des examens tout en affirmant qu’il «est inacceptable que les enseignants ne perçoivent ces indemnités que quatre ans après avoir accompli leur travail». Il a promis de «publier un decret qui fixera l’indemnité financière de façon transparente et qui sera versée à l’enseignant dès la fin des corrections».
Le ministre, souligne Assabah, promet d’ouvrir le dialogue avec les partenaires sociaux pour fixer le montant de cette indemnisation en coordination avec le ministère de l’Économie et des finances. Sur un autre registre, Benmoussa indique qu’il travaille à mettre en place des indemnités pour les enseignants qui souhaitent faire des heures supplémentaires.
Le ministre a par ailleurs «démenti les accusations d’augmentation des heures de travail. Bien au contraire, il a délimité les missions de manière claire et transparente tout en fixant avec précision les heures de travail légales dans le but de servir l’intérêt supérieur des élèves». Au sujet du nombre de grévistes, qui, selon les coordinations et les syndicats, aurait dépassé 90% des effectifs, le ministre a démenti ce chiffre en annonçant que le nombre des enseignants ayant participé à ces grèves se situe entre 94.000 et 100.000, soit 30 % du total des enseignants et des fonctionnaires.