Pressées de répondre à l’offre du gouvernement, les centrales syndicales et la CGEM ont rendu leur copie dès hier, jeudi 28 avril 2022. Tout porte donc à croire qu’un accord sera signé avant le 1er mai, jour de la fête du Travail. Les cabinets ministériels concernés s’activent pour accélérer les concertations et apporter les dernières retouches de sorte à pouvoir organiser la cérémonie de signature avant le week-end.
L’offre du gouvernement compote deux mesures importantes en faveur des salariés. D’une part, une hausse du Smig de 10%, étalée sur deux tranches: 5% à partir de septembre prochain, 5% une année plus tard (septembre 2023). Selon nos informations, la CGEM ne s’est pas opposée à cette proposition, mais a souhaité décaler de trois mois son entrée en vigueur, sans manquer de rappeler que le Maroc est classé deuxième en Afrique en matière de salaire minimum.
D’autre part, l’accord prévoir une revalorisation des allocations familiales pour les trois derniers enfants, de 36 à 100 dirhams. Cette mesure va peser sur les charges de la CNSS qui verse déjà un montant de 300 dirhams par mois pour chacun des trois premiers enfants.
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Faisant montre de solidarité avec les employeurs du privé, le gouvernement compte aussi relever le salaire minimum dans la fonction publique, de 3.000 à 3.500 dirhams (soit une hausse de 16%). Sauf que les Smicards dans la fonction publique se font de plus en plus rares, depuis la suppression des échelles 1 à 4. Les salaires du personnel classé aux échelles 5 et 6 représentent 13,41% du total des dépenses du personnel.
A cela s’ajoute le recours massif de l’administration publique (collectivités territoriales, établissements et entreprises publics) aux intérimaires adossés dans la plupart des cas à des contrats soigneusement verrouillés, ne prévoyant pas la révision des prix. Ces administrations peuvent ainsi s’octroyer un délai de grâce jusqu’à l’arrivée à échéance des contrats des intérimaires avant de réajuster le Smig dans le cadre de futurs appels d’offres.
Le nouvel accord prévoit d’autres mesures non moins importantes, notamment la suppression du seuil de 3.240 jours déclarés, requis pour bénéficier de la pension de la CNSS. Le montant de la pension sera calculé au prorata du nombre de jours déclarés, selon la proposition du gouvernement. Ce dernier compte aussi revoir les seuils d’imposition au titre de l’Impôt sur le revenu (IR) dans le cadre du prochain projet de loi de finances 2023.