Le projet de loi organique sur le droit de grève, qui traine depuis des décennies, cristallise à nouveau les tensions entre le gouvernement et les syndicats.
Dans un communiqué publié le mercredi 16 octobre, la Confédération démocratique du travail (CDT) dénonce les tentatives du gouvernement d’adopter le projet de loi organique sur l’exercice de ce droit sans arriver, au préalable, à un consensus avec les centrales syndicales. Le syndicat considère cette procédure gouvernementale comme une «menace explicite contre le droit de grève qui est garanti par la constitution», rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 18 octobre. Il dénonce le comportement «irresponsable» du gouvernement vis-à-vis des questions sociales et le peu de cas qu’il fait des revendications des travailleurs.
Le communiqué souligne, par ailleurs, que le nouveau projet de loi sur le droit de grève vise à «restreindre le droit de grève et à le rendre plus complexe afin d’affaiblir la capacité de négociation des travailleurs avec les chefs d’entreprise». Du coup, le syndicat exprime ses inquiétudes face aux graves conséquences qui pourraient découler de cette orientation gouvernementale. La CDT pointe du doigt les tergiversations du gouvernement dans l’organisation d’un round de dialogue social pour discuter du projet de loi de finances, des problèmes sociaux actuels et des dossiers revendicatifs en suspens, relaie Al Ahdath Al Maghribia.
Le communiqué critique vivement «l’initiative du gouvernement de programmer les discussions détaillées du projet de loi organique à la Chambre des représentants sachant que ce texte n’a pas fait l’objet d’un consensus avec la CDT tout en appelant les forces vives à unifier leurs efforts en ce moment crucial et à constituer un large front pour faire face à ce projet de loi qui restreint le droit de grève».
Par conséquent, le syndicat appelle ses adhérents et l’ensemble de la classe ouvrière à une mobilisation exceptionnelle et à être prêts à «contrer les atteintes contre les acquis sociaux et les droits humains à la tête desquels se trouve le droit de grève».