«Nous allons fixer de nouveaux critères dans le cadre de la révision des rapports futurs entre les deux institutions», a déclaré dans un entretien avec Le360 Lahcen Haddad, député et président de la Commission parlementaire mixte maroco-européenne.
«Au sein du Parlement européen il y a des groupes qui s’agitent avec des visées politiques hostiles au Maroc. Actuellement, ces derniers ont profité de la crise provoquée par des suspicions de corruption -qu’ils appellent Qatargate-, pour adopter cette résolution sachant que la crise n’est pas celle du Maroc mais une crise interne à l’Europe », a expliqué l’ancien ministre du Tourisme.
Et de poursuivre: «Maintenant, on veut mettre le Parlement européen face à ses responsabilités. Ces responsabilités auraient dû rappeler le statut avancé qui prévoit une commission parlementaire mixte au sein de laquelle les deux partie peuvent débattre de questions d’intérêt commun: politique, liberté de la presse, migration, droits de l’homme… Ces débats peuvent également porter sur des questions qui se posent à Tindouf, où l’Algérie séquestre des Sahraouis.»
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«Les règlements intérieurs de la commission veulent que les débats parlementaires ne peuvent se dérouler sans la présence du Maroc. Or, ce mécanisme n’a pas été respecté» a regretté Haddad. Selon lui, le Parlement marocain est s’attelé à revoir ses relations avec son homologue européen parce que «ceux qui nous attaquent viennent de l’intergroupe du Sahara, un groupement créé par l’Algérie, le polisario et des députés européens pour attaquer le Maroc». Il s’agit, selon le député, d’une ingérence et d’un «non-respect des droits marocains».
Commentant le règlement des intergroupes, Haddad a rappelé que le texte stipule qu’«il ne faut pas nuire aux relations du PE avec les pays». Cependant, cet intergroupe pro-algérien «nuit aux relations avec le Maroc car il exclut la voix de l’autre, celles d’autres parties défendant en particulier la position marocaine».
Parmi les autres arguments qui militent en faveur de la révision de ces rapports, le président de la commission parlementaire mixte a évoqué les cas de la marionnette Sultana Khaya et de Hafsa Boutahar, la journaliste marocaine qui a accusé son confrère Omar Radi de viol. Il a également cité le cas de Khadijatou Mahmoud, violée par le chef des séparatistes. «Il n’est pas acceptable de recevoir Sultana Khaya, qui encourage la violence et le terrorisme, et, en même temps, refuser d’écouter Hafsa Boutahar, qui a fait le pied de grue devant le Parlement européen, et Khadijatou Mahmoud», a-t-il estimé.
Le député marocain a enfoncé davantage le clou en affirmant qu’il existe toutefois des outils qui gèrent la relation entre les deux institutions. «Malheureusement, ces outils n’ont pas été respectés et c’est pour cette raison que nous allons revoir nos rapports afin que les intérêts du Maroc soient préservés», a-t-il conclu.