Omar Brouksy, activiste et auteur de plusieurs textes à charge contre les institutions marocaines, a été embauché par l’ambassade de France à Rabat au sein de la division des relations bilatérales et de la société civile. Brouksy prend en charge la communication avec la société civile. Un poste stratégique, dont nombre de chancelleries se servent pour prendre le pouls de la société civile et récolter des informations qui aident dans certaines décisions.
Naturalisé français depuis peu, Omar Brouksy est bien connu au Maroc pour ses positions tendancieusement hostiles aux institutions marocaines. L’intéressé a travaillé pendant cinq ans au bureau de l’AFP à Rabat avant d’en être remercié, ses positions non équilibrées dans le traitement de l’actualité et sa partialité étant devenues intenables.
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L’un de ses anciens collègues à l’AFP se souvient «du penchant d’Omar Brouksy à falsifier la réalité et de sa vocation davantage pour l’activisme que pour le journalisme». Il suffisait que dix personnes battent le pavé du boulevard Mohammed V à Rabat en demandant l’annulation d’un concours ou l’obtention d’un poste dans la Fonction publique pour que Brouksy transforme un sit-in anodin en manifestation contre le régime. Souvent, même, Brouksy soufflait des slogans à caractère politique à des sitineurs qui avaient des revendications strictement sociales. C’était la condition que cet ex-agencier posait pour que «l’évènement» fasse l’objet d’une dépêche de l’AFP.
Pendant le printemps arabe, l’intéressé s’était transformé en «leader», en «instigateur», en «révolutionnaire», selon les termes d’une personne qui l’a côtoyé. «Sur sa page Facebook, Omar Brouksy appelait les militants du 20-février à manifester et il se déplaçait sur les lieux qu’il a lui-même désignés pour couvrir, en tant que journaliste, une manifestation dont il était l’instigateur», se souvient l’un de ses anciens collègues. C’est ce même Brouksy qui a baptisé «révolution des coquelicots» le mouvement du 20-février, en référence à la révolution des œillets qui a entrainé la chute de la dictature salazariste, en 1974, au Portugal.
Et ce n’est pas tout. Omar Brouksy est l’auteur de deux livres à charge contre la monarchie. Le premier est intitulé Mohammed VI derrière ses masques (2014), le second La République de Sa Majesté, France-Maroc, liaisons dangereuses (2017). Ces deux livres ont été un bide en librairie.
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L’hostilité de Brouksy envers les institutions marocaines ne s’arrête pas là. Il produit régulièrement contre le chef de l’Etat des textes qui tiennent davantage du pamphlet que de l’article de presse dans le site d’information Orientxxi. Le dernier texte, caractérisé par un ton aigri et vindicatif, a été mis en ligne le 18 mai 2020. Ne parlons même pas de l’insolence des posts sur les comptes que l’intéressé détient sur plusieurs réseaux sociaux, dans lesquels il multiplie les attaques contre la monarchie.
C’est ce monsieur, un antimonarchiste notoire, au CV lourd, à la vindicte au demeurant toujours active, que l’ambassade de France a choisi de charger de communiquer avec les membres de la société civile marocaine.
Diplomate français et opposant marocainPourquoi l’ambassade de France au Maroc a-t-elle embauché un Marocain, nouvellement naturalisé, bien connu par son parti pris contre le Royaume et qui sert visiblement un agenda hostile au roi Mohammed VI? Pourquoi nommer une personne tellement aveuglée par sa haine contre le Maroc et ses institutions qu’elle est incapable d’avoir une évaluation neutre ou objective? Pourquoi nommer un opposant marocain en tant que diplomate français? Il y a, dans cette nomination, un manquement total au protocole et aux règles de base de la diplomatie. Quel message veut donc envoyer la chancellerie française au Maroc avec ce recrutement? Si on cherchait à instrumentaliser des opposants marocains, on n’aurait pas mieux agi.
En tout cas, ce recrutement suscite des interrogations et de la colère. Le360 a appris, de sources sûres, que Rabat a fait part aux autorités françaises de son étonnement et de sa réprobation.
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Omar Brouksy ne peut être à la fois un diplomate français et un opposant marocain. La France a le droit de faire appel à son talent, de le nommer dans n’importe quelle chancellerie au monde. Mais il n’est pas acceptable que ce monsieur remplisse les fonctions d’un diplomate à l’intérieur d’un pays où il est partisan de l’activisme politique.
En tant que diplomate, Omar Brouksy doit respecter le pays hôte et les règles de courtoisie qui régissent la diplomatie. S’il est opposant, qu’il fonde un mouvement ou milite à l’intérieur d’un parti politique, mais sans cette casquette de diplomate, qui en fait une personne à la fois juge, et partie. Cumuler les deux fonctions est antinomique et fait désordre.
Visiblement, l’ambassadeur de France au Maroc, Hélène Le Gal, ne mesure pas, ou ne comprend pas, la portée de cette contradiction, de nature à provoquer une crise entre Rabat et Paris.Suite à la publication de cet article, l’ambassade de France au Maroc a envoyé à le360 ce démenti : L'ambassade de France au Maroc dément le recrutement de Omar Brouksy