Le MP et ses trois alliés de l’opposition (USFP, PPS, PJD) vont, dès lundi, renforcer leurs démarches afin de demander la constitution d’une commission parlementaire d’enquête. Pour franchir cette première étape, ils doivent impérativement recueillir 132 signatures sur les 395 que compte la Chambre. «Nous vivons une réalité difficile à cause de la cherté de la vie, de la perte des emplois et de l’absence de solutions structurelles pour les problèmes touchant à l’éducation, à la santé et à d’autres domaines», a martelé Driss Sentissi, chef du groupe parlementaire du Mouvement populaire (MP), dans un entretien avec Le360.
«Nous considérons qu’il ne s’agit là que d’une première étape. Pourquoi? Parce que tous les Marocains ont le droit de savoir comment sont alloués les fonds liés notamment au dossier du transport», a-t-il précisé. Il s’est ainsi demandé: «Quels étaient les montants réels distribués aux professionnels du secteur? On parle de 11 ou 12 tranches dont on ignore les bénéficiaires.» Il a ajouté que «l’opposition a aussi le droit de savoir qui a été soutenu dans le secteur du tourisme et quelles sont les entreprises qui en ont profité?».
Driss Sentissi a également soulevé la question des fonds injectés dans le cadre du Plan Maroc vert. Selon lui, «ce plan a échoué après son interruption». Il a poursuivi: «Les Marocains ont le droit de savoir où sont passés ces fonds, quelles entreprises en ont profité et quels étaient les engagements pris dans les cahiers des charges.» Le chef du groupe parlementaire estime que ledit plan «n’a pas été au rendez-vous». Pourquoi? «Parce que nous n’avons pas atteint l’autosuffisance» et que «les citoyens souffrent encore de la flambée des prix des produits agricoles», rappelle notre interlocuteur.
Le parti haraki veut également ouvrir le dossier du «Fonds de soutien au monde rural». «Nous ignorons la destinée des dépenses de ce fonds», a déclaré le député de la ville de Salé. «Nous voulons savoir dans quelles régions les projets ont été réalisés, quelle est leur nature, quels sont les montants alloués par préfecture, province et région», s’est interrogé ce membre du bureau politique du MP avant de critiquer les détracteurs de l’opposition: «Lorsqu’on dit que l’opposition est incapable ou que ses propos sont creux, nous répondons: nous jouons notre rôle, et nous défendons le citoyen.»
«Il est vrai que parfois nous pouvons aller un peu loin dans nos remarques, mais cela vient de notre volonté sincère de contrôler l’action gouvernementale», a-t-il précisé, ajoutant que le MP tiendra le gouvernement pour responsable à la fin de son mandat, et que «ce dernier doit rendre des comptes avant de partir».
«Nous n’avons jamais renoncé à notre rôle en tant que groupe d’opposition. L’opposition citoyenne a accompli son devoir, dans le cadre de ses responsabilités», a souligné Driss Sentissi. À titre d’exemple, il a rappelé que le groupe haraki «a présenté des centaines de propositions de loi et des milliers de questions écrites. Certaines questions sont restées sans réponse depuis plus de deux ans et demi, alors que la loi accorde au gouvernement un délai de 20 jours à un mois pour répondre».
C’est pourquoi le MP considère que «la commission d’enquête parlementaire est l’unique voie, soit pour disculper le gouvernement, soit pour prouver le contraire. Car la commission d’enquête a le droit de convoquer toute personne ou institution, alors que les autres commissions de la Chambre des représentants ne peuvent convoquer que les administrations publiques».
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