Les séparatistes ont lancé une vaste campagne de provocation pour entraver le rapprochement entre le Maroc et la Mauritanie. «Et pour cause, ce rapprochement, qui s’accélère ces derniers temps, constitue le dernier clou dans le cercueil du mouvement séparatiste», écrit le quotidien Al Akhbar dans son édition du lundi 27 janvier.
La succession des événements de ces dernières semaines a, en effet, de quoi mettre le Polisario et son mentor, Alger, en colère. D’abord, relève le quotidien, il y a eu cette rencontre, le 20 décembre, entre le Souverain et le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ould El Ghazouani, à l’occasion d’une visite privée de ce dernier au Maroc. Peu après, les deux chefs d’État se retrouvaient concomitamment aux Émirats Arabes Unis pour une visite privée. Un peu plus tard, le 23 janvier, les ministres de l’Énergie des deux pays ont signé un protocole d’accord dans le domaine de l’électricité et des énergies renouvelables, incluant une clause relative à un projet d’interconnexion électrique entre les deux voisins.
Entre-temps, poursuit le quotidien, la Mauritanie a affirmé de manière claire et sans ambiguïté sa participation au projet du gazoduc Afrique Atlantique, tout en manifestant son intérêt pour de nouvelles formes de partenariats.
Mais «ce qui a terrifié le plus les séparatistes de Tindouf, ce sont les préparatifs, actuellement en cours, pour l’ouverture d’un nouveau passage frontalier terrestre reliant le Maroc au nord de la Mauritanie, et plus précisément depuis la zone d’Amgala, dans la province d’Essmara, jusqu’à Bir Mogreine, sur le territoire mauritanien. Cela isolerait les milices du Polisario dans la seule zone de Tindouf, les privant ainsi de toute tentative d’infiltration dans la zone tampon ou sur le territoire mauritanien», note le jounal.
C’est exactement ce qui s’est passé le 13 novembre 2020, lorsque les milices du Polisario ont été définitivement empêchées d’accéder à une zone où elles pouvaient auparavant se déplacer librement, relève le quotidien. «Cela veut dire que le Polisario est désormais confiné au territoire algérien», estime le journal.
Ce contexte explique la menace proférée par Bachir Mustapha Sayed, frère du fondateur du mouvement séparatiste, à l’encontre des autorités mauritaniennes. «Les portes du feu vont s’ouvrir sur la Mauritanie si elle parvient, dans le cadre des accords d’intégration qu’elle s’efforce de conclure avec le Maroc, à franchir le cap de l’ouverture d’un passage frontalier entre Essmara et Bir Mogreine, au nord du pays», a-t-il déclaré à un organe de presse espagnol. Et d’ajouter, sur un ton tout aussi menaçant: «L’ouverture d’un nouveau passage entre le Maroc et la Mauritanie signifie que cette dernière reconnaît avoir des frontières avec le Maroc et non avec le Sahara, ce qui reviendrait implicitement à retirer sa reconnaissance du Polisario, l’impliquant de facto dans la guerre».
Ce n’est pas la première fois, souligne le quotidien, que les dirigeants du Polisario menacent de faire la guerre. Cela est devenu une habitude. Pourtant, la réalité sur le terrain et les transformations géopolitiques aux niveaux international et régional laissent entrevoir de nombreux changements qui mettront définitivement fin à ce conflit artificiel autour du Sahara marocain. «Les séparatistes ont fini par comprendre que le Maroc était en train de gagner la bataille politiquement et diplomatiquement après l’avoir remportée militairement», ajoute le journal.
Ainsi, comme le souligne de son côté le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du même jour, les caporaux d’Alger et les séparatistes en sont venus à menacer la Mauritanie de guerre. «Le rapprochement maroco-mauritanien continue de susciter la colère du régime militaire algérien qui, après l’échec de ses tentatives de chantage envers Nouakchott, est passé au stade de la menace de guerre dans une tentative désespérée d’arrêter ce rapprochement avec Rabat, utilisant tous les moyens, même les plus vils», souligne le journal.
Dans leur dernière tentative, les caporaux d’Alger ont transmis leur message de menace par l’intermédiaire du frère du fondateur du Polisario, considéré par ailleurs comme un conseiller de Brahim Ghali. Ce dernier a menacé la Mauritanie de guerre, affirmant que «la situation globale est très difficile, car l’ennemi veut que ce soit un tournant, et il a décidé de parier sur la Mauritanie».
Ce message algérien, note le quotidien, fait suite à un précédent message véhiculé par Ahmed Ould Abeid, un leader séparatiste. Ce dernier avait appelé, de manière inédite, le régime militaire algérien à attaquer et à occuper la Mauritanie, affirmant qu’elle représentait une menace existentielle pour leur projet.