Marocanité du Sahara: les prémices d’une reconnaissance kenyane

Siège de l'Union africaine, à Addis Abeba. 

Séance plénière au siège de l'Union africaine, à Addis Abeba.. DR

Revue de presseLes relations entre le Maroc et le Kenya, pays qui a jusqu’ici soutenu les thèses séparatistes d’Alger et ses suppôts du Polisario, ne cessent de se renforcer. Cette année qui s’achève a été marquée par des rencontres de haut niveau entre des responsables des deux pays, alors que des projets économiques communs sont en train d’être peaufinés dans le cadre d’une coopération gagnant-gagnant. C’est ce qui fait dire à nombre d’observateurs que l’annonce de la reconnaissance par Nairobi de la marocanité du Sahara est, plus que jamais, proche. Les détails dans cette revue de presse tirée du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 10/12/2024 à 20h16

Raila Amolo Odinga, ancien Premier ministre du Kenya (2008-2013) et ancien Haut-représentant de l’Union africaine pour le développement des infrastructures (2018-2013), vient d’effectuer une visite dans le Royaume.

Il a été reçu lundi dernier par le ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger, Nasser Bourita.

Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 11 décembre estime que cette rencontre est un nouveau signe, parmi bien d’autres, qui vient démontrer que les relations entre le Maroc et le Kenya sont non seulement en train de se normaliser, mais que Nairobi semble allègrement se diriger vers une reconnaissance de la marocanité du Sahara.

Pour preuve, le Royaume du Maroc est l’un des fervents soutiens de la candidature de Raila Odinga, qui brigue actuellement la présidence de la Commission de l’Union africaine, dont le nouveau patron sera élu en février prochain, pour succéder au Tchadien Moussa Faki Mahamat.

Ainsi, lundi dernier 9 décembre 2024, lors de sa rencontre à Rabat avec Nasser Bourita, Raila Odinga, qui a présenté sa vision d’avenir pour l’Afrique, a été assuré du soutien du Royaume, qui partage avec le responsable kényan le projet d’un continent africain de plus en plus développé, mais aussi de plus en plus solidaire et s’assurant une place de choix sur le plan international.

Al Ahdath Al Maghribia explique aussi que cette rencontre s’est inscrite dans le cadre de la nouvelle dynamique de normalisation tous azimuts des relations bilatérales, dont le point d’orgue a été la nomination d’un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Kenya à Rabat, en août dernier. Une copie de ses lettres de créance a d’ailleurs d’ores et déjà été réceptionnée par Nasser Bourita.

Le chef de la diplomatie marocaine s’était auparavant rendu à Nairobi, en mai dernier, pour assister à une rencontre de l’Union africaine à propos de l’agriculture, voyage au cours duquel il a été reçu par de hauts responsables kenyans.

Dans le même sens, des journaux kenyans avaient annoncé, en avril dernier, que le président du Kenya, William Ruto, projetait de visiter le Maroc en vue de signer, avec le Roi Mohammed VI, un protocole d’accord sur la construction, par l’Office chérifien des phosphate (OCP), d’une usine d’engrais au Kenya.

Cette visite serait toujours au programme, en attendant la fixation de sa date.

Connaissant la carrure politique de Raila Odinga dans son pays, même s’il y fut un candidat malheureux à la présidence de la République, ce fils d’Oginga Odinga, premier vice-président dans l’histoire du Kenya, s’affiche comme étant un champion du panafricanisme.

Dans le cadre de la présentation de son programme pour la présidence de la Commission de l’UA, il a réaffirmé plus d’une fois la nécessité de renforcer les standards obligatoires pour les États membres de l’Union africaine.

Selon Raila Odinga, «ce qu’il faut faire, c’est établir des normes minimales de base, qui doivent être appliquées, pour qu’un pays puisse rester membre de l’Union». Ce sont là, sans nul doute, des paroles qui augurent d’un sens de la rigueur à renouveler encore.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 10/12/2024 à 20h16