Ces législatives partielles interviennent dans un contexte particulier. Quels en sont selon vous les enjeux?
En tant que candidat pour les Françaises et les Français du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, j’ai résumé mes propres enjeux programmatiques en cinq points. Mais en dehors de mon programme, je dirais qu’ils sont encore plus nombreux. Il y a un enjeu principal, qui est celui de la relation entre la France et cette zone géographique, et particulièrement de la relation entre la France et le Maroc.
Plus globalement, il s’agit de la place qu’occupe la France dans le monde et de sa relation avec l’Afrique, y compris au-delà de cette circonscription. La question est d’imaginer la politique internationale à mettre en place pour notre pays, de réfléchir à la manière d’interagir avec les pays africains, de s’appuyer sur les diasporas, etc. Donc oui, il y a beaucoup, beaucoup d’enjeux.
Les relations maroco-françaises se sont manifestement dégradées. Comment les Français installés au Maroc perçoivent-ils cette dégradation?
Il est vrai que depuis quelques années, probablement depuis le quinquennat du président Hollande, les relations entre la France et le Maroc ne font que se dégrader. Aujourd’hui, elles sont au plus bas.
Je lis dans les médias des choses qui me font vraiment beaucoup de peine, qui me font mal. À titre personnel, je le vis intimement dans ma chair. Je suis franco-marocain, je vois mes deux pays dans cette situation et je ne peux l’accepter. C’est aussi l’une des raisons qui me poussent aujourd’hui à être candidat à cette élection. Et à poser la question: comment est-ce possible? Comment en est-on arrivé là?
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Aujourd’hui, le Maroc est entré dans une nouvelle phase, dans une nouvelle ère, avec une volonté très forte d’aller à l’international et d’affirmer son leadership au niveau africain. Et je suis convaincu que cette élection-là que nous vivons peut être aussi celle de l’apaisement et du début d’une nouvelle relation entre la France et le Maroc.
Les Françaises et les Français qui vivent ici, qui sont pour beaucoup des Franco-Marocains comme moi, ont besoin d’avoir un représentant qui leur ressemble et qui, surtout, porte leur voix.
À la source de ce froid entre les deux pays, la position ambiguë de la France sur le dossier du Sahara. Est-il d’après vous de mettre fin à cette ambiguïté?
Je le dis tout haut, et le plus sincèrement possible au gouvernement français. Et si je redeviens député, j’interpellerai l’Exécutif français pour lui dire qu’aujourd’hui, sa position n’est plus tenable.
Le langage diplomatique est là, mais il ne suffit pas. Les Marocains en ont assez. Les Français du Maroc en ont également assez. Les Français de notre circonscription en ont assez de ce langage diplomatique policé et axé autour d’expressions telles que «le plus réaliste», «le plus crédible», «le plus sérieux», etc. Les Français du Maroc ne sont plus prêts à entendre ces propos de salon qui essaient de ménager la chèvre et le chou, de faire plaisir aux séparatistes, mais en même temps de satisfaire les attentes du Maroc.
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Cela suffit ! Le Sahara est marocain. Maintenant, il faut le reconnaître clairement, comme l’ont fait les États unis, et comme le font petit à petit d’autres pays, et comme l’ont fait la majorité des pays dans le monde. Il faut reconnaître la marocanité du Sahara, point final.
La tournée du président français en Afrique n’a pas eu les effets attendus. D’après vous, est-ce le résultat d’une mauvaise politique étrangère de la présidence Macron?
La relation entre la France et l’Afrique passe et doit passer par le Maroc aujourd’hui. Ce blocage qui persiste aujourd’hui est profondément et intimement lié à l’incompréhension de la France à l’égard du Maroc et de la reconnaissance de son Sahara. La tournée du président français Emmanuel Macron en Afrique n’a pas eu les échos qu’on attendait. Et je pense que la non-reconnaissance par la France de la souveraineté du Maroc sur le Sahara est justement un exemple de cette incompréhension vis-à-vis de l’Afrique.
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La région du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest est en proie à toutes les insécurités : insécurité liée au terrorisme, insécurité liée à la contrebande, insécurité liée à l’immigration, etc. Donc je pense qu’il est nécessaire qu’on stabilise, qu’on sécurise et surtout qu’on renforce nos alliés dans cette région. Et le Maroc est le premier allié de la France dans cette zone.
Le Maroc est pour moi l’axe prioritaire par lequel la France doit passer pour retrouver une image positive en Afrique. Donc ma première mission va être de me battre pour que la France retrouve cette image qu’elle a progressivement perdue en Afrique.