Le PJD et son aile idéologique, le MUR, ainsi que d’autres organisations conservatrices ont durci le ton dans leur confrontation avec les forces de gauche à propos de la réforme de la Moudawana. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du jeudi 9 février, que la réforme préconisée par le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, aborde plusieurs sujets chauds comme la règlementation de l’avortement et le partage de l’héritage.
Le président du groupement parlementaire du PJD, Abdellah Bouanou, a menacé, lors d’une réunion tenue dernièrement par son parti à la Chambre des représentants, de «sortir dans la rue pour manifester si le code de la famille est modifié dans le sens soutenant les modernistes et allant à l’encontre de la croyance du parti et de sa référence religieuse».
Le dirigeant islamiste n’a pas manqué de rappeler la marche organisée en 2000 par les forces conservatrices à Casablanca pour s’opposer à celle menée à Rabat par les forces modernistes. A l’époque, la guerre verbale et les divisions au sein de la société faisaient rage autour de plan d’intégration de la femme dans le développement élaboré par Saïd Saadi alors ministre dans le gouvernement dirigé par Abderrahmane El Youssoufi. Il a fallu l’arbitrage du roi Mohammed VI pour mettre fin à cette confrontation en créant une commission mixte. Laquelle commission a présenté une réforme qui préserve la structure familiale marocaine en conciliant la religion avec les évolutions du monde contemporain.
Le quotidien Assabah souligne que Bouanou a attaqué Abdellatif Ouahbi en affirmant que «ses propos sur la question de la famille relève de la pure absurdité et de la futilité. Il doit cesser de commettre autant de fautes car la question de la famille le dépasse et dépasse même les partis, voire le gouvernement. La Moudawana nécessite beaucoup de réflexion avant que l’on s’engage à la réformer. Par conséquent le PJD s’opposera à tout ce qui va à l’encontre des questions qui sont régies par des textes péremptoires».
De son côté, le ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, a souligné que l’Organisation des femmes de son parti (PAM) préparera un document sur le code de la famille. «Je vais m’engager avec toutes mes forces pour que la Moudawana soit un fondement juridique afin de rendre justice à la femme pour toutes le contributions qu’elle a apportées et apporte toujours, dans tous les domaines, à la société et à notre pays. Je serais le premier avocat à défendre l’équité, les libertés et les droits de la femme», conclut le ministre et patron du PAM.