Près de 5.000 avocats représentant les 17 barreaux que comptent les régions judiciaires du Royaume sont attendus demain au théâtre Mohammed V de Rabat.
L’Association des barreaux du Maroc, présidée par le bâtonnier Elhoussain Iziani, a convié à la rencontre du 21 septembre certains partis politiques considérés comme sympathisants. Il s’agit de l’USFP, de la FDG (Fédération démocratique de gauche), du PPS, du PSU, du MP, du PJD ainsi que des ONG de défense des droits de l’Homme.
«Les avocats sont furieux, la profession est en danger. Des dangers guettent le métier à travers ces séries d’amendements du Code de la procédure civile, du Code de procédure pénale», a affirmé Omar Mahmoud Bendjelloun, avocat au barreau de Rabat dans un entretien avec Le360.
«Le gouvernement qui se dit issu des urnes semble vouloir torpiller le métier d’avocat, c’est inacceptable. C’est une question que l’on se pose», a-t-il martelé en affirmant que les robes noires du Maroc s’opposent énergiquement aux diverses dispositions qui «nuisent aux intérêts» de la profession.
Ce docteur en droit cite le cas du Code de procédure civile, un texte juridique censé pourtant protéger les intérêts des justiciables, qui abroge les recours d’appel au niveau de la Cour de cassation (affaires moins de 80.000 dirhams) et des Chambres d’appel (affaires moins de 40.000 dirhams). L’autre aberration, a-t-il dit, la réforme qui introduit le recours «à un mandataire» pour défendre, sans l’attachement des services d’un avocat, plusieurs affaires judiciaires litigieuses.
Le débat parlementaire autour de cette réforme (Code de procédure civile) devrait débuter après la rentrée parlementaire prévue en octobre prochain. Quant au Code de procédure pénale, a poursuivi Me Omar Mahmoud Bendjelloun, cette réforme stipule que le recours à «l’instruction» par les tribunaux serait «facultative», or il s’agit de juger des affaires pénales et criminelles.
«À travers notre réunion de samedi, nous allons montrer l’unité des rangs des avocats et dire au gouvernement que s’il pense que ses prérogatives consistent à condamner à mort le métier d’avocat et les droits de l’Homme, il suit un faux chemin car il va condamner les droits des citoyens», a-t-il ajouté.