Nombreux étaient les partisans de l’initiative marocaine d’autonomie pour ses provinces du Sud à donner de la voix cette année à l’occasion de la Quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, instance souvent saisie par Alger et les séparatistes du Polisario pour distiller leur propagande.
Parmi ces soutiens à l’initiative marocaine figure le parlementaire péruvien Carlos Ernesto Bustamante Donayre, qui soutient la souveraineté de Rabat sur ce territoire, «à l’instar de plus de 115 États membres de l’ONU et de nombreux pétitionnaires présents dans la salle», note un communiqué des Nations unies, ou encore le politologue français Christophe Boutin, qui a notamment défendu le soutien récent de la France, légitime au regard du droit international, de la souveraineté marocaine sur son Sahara.
Un enjeu de sécurité nationale pour le Maroc
Dans son allocution, Christophe Boutin, agrégé en droit public et professeur à l’Université de Caen, où il enseigne le droit constitutionnel et l’histoire des idées politiques, a ainsi relevé que la démarche française s’inscrit en droite ligne du droit international et dans le respect des principes de souveraineté nationale et d’intégrité territoriale consacrés par la Charte des Nations unies.
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Comme la décision américaine du 10 décembre 2020 consacrant la marocanité du Sahara, «la décision française émane d’un État membre du G7, membre permanent du Conseil de sécurité, qui a appuyé l’initiative marocaine d’autonomie dès qu’elle a été présentée à ce conseil en 2007», a expliqué le politologue, précisant qu’«avec cette prise de position sur ce qu’elle considère comme un enjeu de sécurité nationale pour le Maroc, la France franchit un pas historique affirmant que le présent et l’avenir du Sahara s’inscrivent dans le cadre de la souveraineté marocaine».
Par ailleurs, a-t-il poursuivi, «en qualifiant l’initiative marocaine d’autonomie de seul cadre pour résoudre la question du Sahara marocain», la position de la France a également évolué de telle sorte qu’elle rejoint aujourd’hui «les nombreux soutiens de la marocanité du Sahara qui voient effectivement dans cette initiative le seul et unique moyen actuel pour mettre un terme définitif à ce conflit régional».
L’importance décisive des deux anciennes puissances coloniales dans la reconnaissance du Sahara marocain
La reconnaissance de la marocanité du Sahara par la France n’est pas anodine, au même titre que celle de l’Espagne, au vu de l’histoire coloniale qui lie ces deux États au Maroc. Ces deux pays connaissent mieux que quiconque le fond du dossier et savent pertinemment que le Royaume a été amputé de ce territoire. En effet, détaille Christophe Boutin, «les deux anciennes puissances coloniales que sont la France et l’Espagne, qui connaissent l’histoire du territoire, reconnaissent aujourd’hui la marocanité du Sahara, tandis qu’un grand nombre de pays arabes, européens, africains et asiatiques s’inscrivent dans cette dynamique».
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Ainsi, entrevoit le pétitionnaire français, nul doute que la position de la France incitera «d’autres pays européens à se joindre au large consensus international qui se renforce régulièrement à l’image du soutien apporté récemment par la Slovénie, la Finlande et le Danemark à l’initiative marocaine d’autonomie».
Christophe Boutin ne doute pas de ces soutiens à venir, d’autant, constate-t-il, que «contrairement à ce qui est parfois affirmé, force est de constater que l’évolution des États membres de l’Union européenne et celle des représentants de leurs citoyens vont dans le sens d’une approche de plus en plus critique des pseudo arguments invoqués par le Polisario».
Et d’appeler l’Algérie, «partie principale à ce différend régional, à rejoindre la table des négociations, pour mettre fin à ce conflit artificiel et œuvrer à la création d’un Maghreb arabe uni», conclut le communiqué des Nations unies.