Le journaliste Pierre Péan a publié il y a quelques années une biographie de Jacques Chirac intitulée L’inconnu de l’Elysée. Si vous n’avez pas le temps de vous la procurer et de la lire in extenso, pas de souci, je vous livre ci-après le passage le plus intéressant pour nous autres fils et filles de l’Atlas– il s’agit des pages 8 et 9:
«Bien des années plus tard, Chirac me dit tout de go:
- J’ai été militant de l’ANC de Mandela depuis la fin des années 60 (…). J’ai été approché par Hassan II, le roi du Maroc, pour aider au financement de l’ANC.
Il souligne que Hassan II a beaucoup aidé l’ANC.
- Il l’a soutenu dès le départ. Le souverain, qui avait une fortune personnelle importante, versait de l’argent à l’ANC. Il avait constitué un réseau de gens qui aidaient à son financement. Il m’avait choisi pour cela…»
Étonnant, non? Non seulement Hassan II aidait l’ANC dès le départ, sur ses deniers personnels, mais il avait choisi un jeune ministre français, Jacques Chirac, pour constituer un réseau international pour soutenir l’ANC… ce même ANC qui, depuis quatre décennies, ne cesse de nous pourrir la vie!
On en a encore eu un exemple quand un rejeton de Mandela, n’ayant rien fait d’autre dans sa vie que se donner la peine de naître, s’avisa de s’occuper de nos affaires– qui ne le regardent pas– à l’occasion d’un match de football. Quel rapport entre nous, lui et le foot? Aucun. L’idiot avait peut-être fumé le gazon.
Plus généralement, pourquoi l’ANC, ce monstre d’ingratitude, ne cesse de nous chercher des poux dans la tête? Mon ami A., auteur afrikaans de talent, m’a un jour donné, à Amsterdam, cette explication dont je vous laisse juge:
- Chez nous, ce sont les Blancs qui dominent l’industrie, les affaires et la finance. L’ANC devrait donc s’occuper du reste, c’est-à-dire gérer le secteur public, les infrastructures, la santé, l’éducation publique, etc. Mais ils sont incompétents. Il suffit de regarder le réseau électrique, une catastrophe. Ils n’arrivent pas non plus à assurer l’ordre public– on est dans le pays le plus violent d’Afrique. Alors ils se réfugient dans une rhétorique soi-disant révolutionnaire pour masquer leur impéritie. Ça ne leur coûte rien de publier des communiqués et des résolutions sur tout et n’importe quoi.
Et A. de conclure:
- Ils ne savent rien de ton pays. Rien de son Histoire, de sa culture, de ses institutions… Rien! Mais il est bien commode, ton pays, pour cacher le pipi au chat.
- Drôle d’expression…
- Tu préfères: «pour celer leur incurie»?
- Oui.
- Mais au fond, ça revient au même.
- Ils sont nuls et ingrats.
- Tu l’as dit, mon ami.
Et nous bûmes une pinte de bière (halal) à la santé des hommes d’honneur qui ne trahissent pas ceux qui les ont aidés quand ils étaient à terre.