Projet de Code de procédure pénale: l’Instance nationale de lutte contre la corruption s’insurge

Un exemplaire du code pénal, régissant des peines du droit commun dans le droit positif marocain. 

Un exemplaire du Code pénal, inspiré du Code civil français, régissant les peines relevant du droit commun et faisant partie du droit positif au Maroc.. DR

Revue de presseL’Instance nationale de la probité, de la prévention et de la lutte contre la corruption (INPPLC) a décidé de dénoncer l’article 3 du projet de Code de procédure pénale, qui interdit aux associations de porter plainte concernant le détournement et la dilapidation des fonds publics, ainsi que l’article 7, limitant leur droit à se constituer partie civile. Cet article est tiré d’une revue de presse du quotidien Al Ahdath Al Maghribia.

Le 12/02/2025 à 18h11

L’INPPLC exprime son rejet de plusieurs dispositions figurant dans le projet de Code de procédure pénale, dont les dispositions prévues dans les articles 3 et 7 suscitent la colère des associations de protection de l’argent public, qui ont protesté à ce propos devant le Parlement, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce jeudi 13 janvier.

L’INPPLC indique que les amendements apportés à ce projet «violent l’esprit de la Constitution, et restreignent l’accès à la justice et à la lutte contre la corruption».

Dans l’article 3 de ce Code en projet, les associations de la société civile se voient interdites de porter plainte à propos de détournements et de dilapidations de fonds publics, et l’article 7 de ce même texte de loi en projet limite leur droit à se constituer partie civile.

Selon le quotidien, l’amendement apporté à l’article 3 «mentionne le fait que les enquêtes et poursuites concernant les crimes affectant les fonds publics ne peuvent être initiées que sur demande du procureur général du Roi près la Cour de cassation, en tant que président du ministère public. Cette demande peut être fondée sur un rapport de la cour des comptes, des inspections générales des ministères, ou sur une transmission de l’INPPLC».

Dans son rapport annuel pour l’année 2021, l’INPPLC indique que cette restriction «interdit l’accès direct à la justice à plusieurs catégories de la société», et que, de plus, cet «article viole l’esprit de la Constitution et, par ricochet, la convention des Nations Unies contre la corruption», indique Al Ahdath Al Maghribia.

L’ONU recommande en effet «d’élargir la notion de «dénonciateur» et de sa protection, pour qu’elle englobe, en plus du témoin, de la victime et de l’expert concernés par l’action publique, le fonctionnaire, le salarié dans le secteur privé, les ONG et les organisations professionnelles ou les entreprises».

De plus, l’INPPLC explique que l’amendement qui a été apporté à l’article 3 est «en contradiction avec l’article 42 du Code de procédure pénale, qui a confié aux autorités établies et aux fonctionnaires publics la responsabilité de dénoncer auprès des parquets les crimes qui sont portés à leur connaissance».

Par Hassan Benadad
Le 12/02/2025 à 18h11

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Est-ce surprenant que les législateurs tordent les lois du pays pour échapper à toute obligation de rendre des comptes de leurs pratiques mafieuses? Pas du tout. Ces gens sont prêts à tout faire pour se permettre de dilapider les fonds publics, et partager la manne avec leurs copains du secteur privé. Ces milliers de soit-disant «entrepreneurs» et «bureaux d’études» à qui on passe les juteux marchés publics en toute impunité, et ce, depuis des décennies. C’est leur interprétation de la distribution des richesses! En effet, ça se passe entre amis et famille. Raison pour laquelle le pays continue d’accuser des déficits en infrastructures de base dans la plupart des régions. Tout au mieux, on se retrouve avec des projets mal conçus, mal exécutés, ou carrément inachevés. C’est bien dommage!

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