Si la séance de ce jour-là portait notamment sur le patrimoine culturel immatériel des villes marocaines de Tata et Guelmim, le représentant de l’Algérie a jugé utile d’interrompre cette séance pour gratifier l’assemblée d’une intervention aussi épique qu’absurde.
La raison de son intervention intempestive? Celui-ci a confondu Tata et Dakhla, et trop heureux de pouvoir exposer la position algérienne sur la question du Sahara et d'ainsi politiser un débat culturel, il s’est lancé dans un laborieux laïus sur la question de l’autonomie du territoire du Sahara. «Les territoires du Sahara sont des territoires non autonomes où le processus de décolonisation n’est pas entièrement achevé», a-t-il décrété, en peinant à lire ses notes.
Interpellé par le représentant de l’Algérie, le président de la séance, Samir Addahre, Ambassadeur et représentant permanant du Royaume du Maroc auprès de l'Unesco, n’a pas caché son exaspération.
«C’est dommage que j’aie à évoquer l’intervention de l’Algérie qui a parlé de non politisation, mais je ne sais pas qui a politisé ce débat malheureusement encore une fois. Ca me fait sourire parce que l’obsession algérienne fait que malheureusement vous entendez mal ce qu’on dit», a-t-il lancé à l’attention du représentant algérien.
Puis recadrant le débat, Samir Addahre a rappelé que «d’abord le Sahara est un territoire marocain. Le Sahara occidental, comme vous dites, est marocain». Et de lui asséner l'estocade fatale, en rappelant au participant algérien qu’en deuxième lieu, «nous n’avons pas parlé de Dakhla, nous avons parlé de Tata, monsieur le délégué de l’Algérie (…) Votre obsession vous amène à vous boucher les oreilles, vous n’entendez même plus ce qu’on vous dit. Les deux sites que nous avons évoqués sont Tata et Guelmim».
Enfin, a rappelé le président de la séance, «il est étonnant qu’un Etat qui dit qu’il n’est pas partie à ce conflit artificiel soit le seul à s’exprimer sur cette question. Encore une fois, voici la preuve que vous êtes la principale partie, malheureusement, à ce conflit artificiel que vous entretenez depuis cinquante ans».
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Et Samir Addahre de rappeler que «Dakhla fait partie intégrante du territoire marocain, que vous le vouliez ou non, il y a un processus onusien», avant de prier le délégué algérien «de sortir et de laisser les Nations Unies faire leur travail».
«Vous êtes en train de perturber, de manoeuvrer depuis cinquante ans sur ce dossier malheureusement au détriment de l’intégration régionale et du bien des peuples de la région», lui a-t-il aussi lancé.
Et cette dernière phrase en conclusion: «encore une fois, vous êtes hors-sol. On ne parle même pas de politique, nous sommes en train de parler de patrimoine culturel immatériel, et vous vous permettez d’intervenir encore une fois sur les questions liées à l’intégrité territoriale du Maroc».