Ce jeudi 10 décembre, peu après 17 heures (heure marocaine), trois tweets successifs du président américain sortant, Donald Trump, sont venus chambouler durablement, au grand dam de l’Algérie, la donne géopolitique dans la région nord-ouest africaine. Après avoir longtemps joué à la politique du "yoyo diplomatique" d'un "ni contre le Maroc, ni totalement avec lui", dans le parachèvement de son intégrité territoriale, les Etats-Unis d’Amérique ont fini par franchir le Rubicon en reconnaissant, sans équivoque, la souveraineté du Royaume du Maroc sur le Sahara atlantique.
«Les Etats-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental et réaffirment leur soutien à la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc comme seule base pour une solution juste et durable du différend sur le territoire du Sahara occidental», annonce une proclamation signée par Donald Trump, telle qu'affichée sur le site de la Maison Blanche.
Plus précis, le décret présidentiel ajoute: «les Etats-Unis reconnaissent que l’ensemble du territoire du Sahara occidental fait partie du Royaume du Maroc».
Joignant l’acte à la parole, la Maison Blanche annonce que «les Etats-Unis encourageront le développement économique et social avec le Maroc, y compris dans le territoire du Sahara occidental, et à cette fin ouvriront un consulat dans le territoire du Sahara occidental, à Dakhla, afin de promouvoir les opportunités économiques et commerciales pour la région».
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Comme on peut l’imaginer, la stupeur et le désespoir du régime algérien sont à leur comble. Encore groggy, suite à cette décision américaine historique, Alger n’a toujours pas réagi, laissant le soin à son agence officielle de presse, l’APS, de relayer une première réaction du Polisario.
Ainsi, par la voix de son soi-disant représentant à Washington, le mouvement séparatiste «a regretté jeudi la décision du président américain sortant Donald Trump de reconnaître la marocanité du Sahara», avant d’ajouter «qu'une telle démarche ne changera ni la nature ni le statut» du Sahara.
En tout cas, il est certain que la nouvelle position américaine changera la teneur de leurs discours, en mettant définitivement fin aux propagandes du duo Algérie-Polisario, qui ne cessait ces dernières semaines de claironner triomphalement que les Etats-Unis et leurs entreprises ne reconnaissent aucune souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Pour sa part, le Front Polisario a sorti, tard dans la nuit de jeudi à ce vendredi 11 décembre 2020, un communiqué dans lequel il dit condamner «fermement la décision du président sortant américain, Donald Trump, de reconnaître au Maroc une souveraineté» sur le Sahara.
Alors qu’il vient de décider il y a un mois de ne plus respecter le cessez-le-feu de 1991 au Sahara, le front séparatiste accuse maintenant Donald Trump d’«entraver les efforts de la communauté internationale visant à trouver une solution pacifique au conflit» du Sahara.
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De leur côté, les rares médias algériens qui ont déjà réagi à la décision américaine l’abordent sous le seul angle de la normalisation des relations maroco-israéliennes. Tentant de minimiser la nouvelle donne, ils estiment que Donald Trump a mis Joe Biden devant «le fait accompli» en prenant cette décision à un mois de son départ de la Maison Blanche, ajoutant, maigre consolation, que «rien n’est irréversible» et que cette nouvelle position américaine sur le Sahara peut toujours changer.
Un avis que ne partage pas un autre site, proche des services de renseignements algériens. Pour ce média, l’Algérie se retrouve aujourd’hui «coincée» dans un milieu régional sur lequel elle n’a plus aucune prise, et qui est désormais en train de se refaire sans elle. Une façon de dire que «l’homme malade du Maghreb» doit prendre le train en marche, et faire définitivement le deuil d’un Etat fantôme qui lui aurait servi de marchepied vers l’Atlantique.