C’était attendu. Après l’adoption par la première Chambre du projet de loi organique relative à la grève, le gouvernement planche sur la dernière mouture du projet de réforme des systèmes de retraite.
Selon des sources citées par le quotidien Al Akhbar de ce jeudi 2 janvier, le projet de réforme que l’Exécutif s’apprête à soumettre à l’institution législative dès la prochaine session parlementaire vise à porter l’âge de départ à la retraite à 65 ans, aussi bien dans le public que dans le privé.
Le texte propose également d’augmenter les taux de cotisation dans les deux secteurs, public et privé.
Le gouvernement, poursuit le quotidien, envisage également d’instaurer un plafond unifié dans le système fondamental, qui équivaut à deux fois le salaire minimum dans le privé et dans le public, de même qu’il est prévu de réduire le taux de remplacement pour les salaires les plus élevés dans le secteur public, ainsi que le gel de la revalorisation des pensions pendant dix ans.
Ces éléments sont à même de renforcer la viabilité des caisses de retraite, dont certaines, la CMR en l’occurrence, risquent la faillite dès l’année 2028.
C’est une première étape de la réforme, explique le quotidien, qui vise le sauvetage financier des caisses.
Cette étape consiste à introduire des réformes paramétriques urgentes.
La deuxième phase de réforme qui intervient à moyen terme a pour finalité de converger vers deux systèmes de retraite de base, l’un public et l’autre privé. À terme, il n’y aura qu’un seul système de base couvrant les deux secteurs, ainsi que des systèmes complémentaires.
Citant la ministre de l’Économie et des finances, qui intervenait lundi dernier, 30 décembre 2024, devant les députés dans le cadre d’une séance de questions orales, Al Akhbar révèle que «le gouvernement envisage de faire une première présentation sur la réforme des régimes de retraite en janvier».
La ministre, citée par le quotidien, précise que «cette réforme est basée sur les principes convenus dans le cadre du dialogue social, notamment la création de deux pôles, public et privé, la définition des mécanismes de transition vers un nouveau système tout en préservant les droits et les acquis, ainsi que l’amélioration de la gouvernance».
Nadia Fettah, poursuit le quotidien, «a réitéré l’engagement du gouvernement à traiter ce dossier, qu’elle a qualifié de difficile, et ce en collaboration avec toutes les parties concernées».
Elle a d’ailleurs noté que la récente hausse des salaires dans le secteur public permet de repousser la date fatidique, et permettra au gouvernement de gagner trois années de plus. Mais l’Exécutif insiste pour entamer la réforme dès à présent.
Le chef du gouvernement a d’ailleurs déclaré, souligne Al Akhbar, que «quel que soit le coût politique de la réforme, il ne lèguera pas ce dossier à ses successeurs».
Une commission technique a ainsi été constituée pour plancher sur les différents scénarios de la réforme.
Aujourd’hui, souligne le quotidien citant une source gouvernementale, la recette de la réforme est prête, et devrait être présentée aux syndicats au cours de ce mois, pour recueillir leurs observations, avant qu’elle ne soit soumise, pour son adoption, au Conseil du gouvernement, sous la forme d’un projet de loi.