Dans cet entretien avec Le360, Ian Lesser, vice-président du German Marshall Fund (GMF), offre un aperçu approfondi des dynamiques de collaboration entre le GMF et le Maroc. Il expose également comment cette organisation à but non lucratif, dédiée à la promotion des relations transatlantiques, s’engage dans des partenariats stratégiques avec des institutions marocaines pour relever les défis régionaux et mondiaux.
Le360: Pouvez-vous présenter la mission et les objectifs du GMF?
Ian Lesser: Le German Marshall Fund (GMF) est une organisation à but non lucratif fondée en 1972. Son objectif principal est de promouvoir la coopération transatlantique entre les États-Unis et l’Europe, en particulier dans les domaines de la politique étrangère, de la sécurité internationale, de l’économie, de la culture et de l’éducation.
Le GMF tire son nom du plan Marshall, un programme des États-Unis de reconstruction économique en Europe après la Seconde Guerre mondiale, qui a contribué à renforcer les liens entre les deux continents. L’organisation travaille à favoriser la compréhension mutuelle, le dialogue et la collaboration entre les États-Unis et l’Europe, en organisant des conférences, des séminaires, des recherches, des échanges de leaders d’opinion et des programmes éducatifs.
Le GMF aborde un large éventail de questions politiques, économiques et sociales qui sont importantes pour les relations transatlantiques. Il vise également à renforcer les valeurs démocratiques et à promouvoir la stabilité et la prospérité dans la région transatlantique. Le siège du GMF est basé à Washington, D.C., mais l’organisation a également des bureaux en Europe et organise des activités dans plusieurs pays européens.
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Cependant, il convient de souligner que notre intérêt ne se limite pas uniquement à cela, comme en témoigne notre présence à cette 12ème édition des Atlantic Dialogues. Nous sommes profondément engagés dans l’exploration et la promotion des dynamiques Nord-Sud à l’échelle de l’Atlantique et à l’échelle mondiale. Ce domaine d’investigation revêt une importance capitale pour nous. Nous nous efforçons activement de comprendre et d’approfondir les relations et les interactions entre les pays et régions situés au nord et au sud de l’Atlantique, ainsi que sur la scène mondiale.
Quels sont les projets sur lesquels vous travaillez en collaboration avec des organisations marocaines?
Nous avons collaboré avec diverses institutions marocaines, notamment le Policy Center for the New South, sur une période de plusieurs années. Notre coopération s’est principalement concentrée sur l’exploration de la coopération atlantique élargie, englobant des enjeux aussi variés que la sécurité, l’énergie, le développement économique, et ce, tant dans la région Nord-Sud qu’en Méditerranée.
Cette diversité de sujets abordés a été particulièrement bénéfique, car elle a permis la mise en œuvre de compétences et de réseaux complémentaires. Notre partenariat a ainsi pu capitaliser sur la richesse des expertises et des ressources disponibles, renforçant ainsi notre capacité collective à traiter une gamme étendue de défis complexes.
Au fil des années, cette collaboration a porté ses fruits, et elle continue d’être un modèle de succès pour nous, en mettant en évidence les avantages de l’union des compétences et des ressources provenant de différentes sources pour aborder des enjeux aussi essentiels que diversifiés dans la région atlantique et méditerranéenne.
Qu’est-ce qui a motivé le GMF à engager une collaboration avec des groupes de réflexion marocains?
Il y a de nombreuses années, nous avons initié une série de rencontres avec des responsables marocains à Washington, puis à Bruxelles, à Marrakech et à Rabat. Ces discussions visaient à explorer les opportunités de collaboration, car le Maroc exprimait son désir de réaffirmer son rôle en tant qu’acteur de premier plan dans la région de l’Atlantique.
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En tant qu’institution majeure axée sur les relations transatlantiques dans le Nord, nous avons constaté que le Maroc partageait un intérêt similaire pour jouer un rôle significatif dans la région de l’Atlantique sud, voire au-delà, ce qui a créé une base solide pour une collaboration naturelle.
Au fil des années, cette collaboration s’est avérée extrêmement fructueuse, car elle nous a permis de mettre en commun nos compétences, nos ressources et nos réseaux respectifs pour aborder une gamme diversifiée de défis et d’enjeux, qu’il s’agisse de questions de sécurité, d’énergie, de développement économique ou d’autres sujets cruciaux. Cette relation solide et durable témoigne de notre engagement à long terme à renforcer les liens transatlantiques et à promouvoir une coopération constructive dans cette région stratégique de l’Atlantique.