«Les récents succès constituent un signe de vitalité diplomatique rigoureuse qui s’est déployée depuis quelques années, car le Maroc est considéré comme un constructeur de paix et de progrès en Afrique», estime le politologue en référence successivement à la réunion à Dakhla de la Commission mixte de coopération Maroc-Guinée et à l’importante visite effectuée cette semaine par le chef de la diplomatie angolaise, Téte Antonio, à Rabat.
A Dakhla, la Guinée, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Morissanda Kouyaté, a réitéré son soutien au plan d’autonomie et, lors de la réunion de la Commission mixte Maroc-Angola, la position de Luanda au sujet de l’intégrité territoriale «a avancé» avec un appel à la recherche d’un «compromis» par les parties fortement impliquées pour régler «politiquement et pacifiquement» le conflit artificiel autour du Sahara marocain.
«L’Angola, un puissant pays d’Afrique, était par le passé sous l’impact de la guerre froide et du bloc de l’Est. Aujourd’hui, c’est le réalisme et le pragmatisme qui prévalent», souligne le professeur de droit international à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat-Agdal. «Avec l’Angola, qui a rectifié le tir, nous sommes devant une neutralité positive», considère-t-il.
Les succès se sont étendus à la rive de l’océan Atlantique, selon notre expert. La 3ème réunion à Rabat du Processus de l’Alliance atlantique africaine a ainsi démontré l’intérêt que portent les 22 pays concernés, dont l’Afrique du Sud -qui était représentée à la rencontre par son ambassadeur à Rabat-, à la consolidation de cet espace en décidant de relever «les défis concernant les conflits, l’économie, le climat, la lutte contre l’immigration clandestine et la piraterie», affirme-t-il.
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«Il faut travailler l’identité de cette espace», poursuit Zakaria Abouddahab, rejoignant l’idée du ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita, qui avait appelé ses pairs à «passer vite à l’action» en accordant une «priorité au développement des pays de la zone», les invitant à prioriser cet espace alors que «d’autres initiatives atlantiques sont en cours de construction comme celles du Brésil, des Etats-Unis et de l’Amérique Latine».
Pour Zakaria Abouddahab, le Maroc est en train de «construire progressivement avec ses amis du Sud un concept stratégique en visant l’équivalent en Afrique d’une Alliance de l’Atlantique nord». Et d’expliquer que «le Maroc a pu multilatéraliser et capitaliser son investissement global». Ce qui ne s’est pas fait tout seul mais «à partir d’une réflexion profonde concernant l’Afrique et ses centres de gravité et comment le Maroc pourrait jouer le rôle de locomotive en ayant en tête l’idée que la diplomatie devrait être aussi une diplomatie substantielle qui pourrait être économique, culturelle, humaine», conclut-il.