Dans un entretien avec Le360, le politologue Cherkaoui Roudani, l’un des plus brillants géopoliticiens d’Afrique, est revenu sur les quatre constantes du Maroc concernant ses provinces du Sud qui ont été rappelées à Staffan de Mistura, l’envoyé spécial de Secrétaire général de l’ONU à New York, lorsque celui-ci avait rencontré à sa demande Nasser Bourita, ministre des Affaires étrangères, de la Coopération africaine et des Marocains résidant à l’étranger.
Ces fondamentaux sont le soutien aux efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel pour une solution politique réaliste, pragmatique, durable et basée sur le compromis; l’autonomie, sous souveraineté marocaine, comme seule et unique solution à ce différend régional; les tables rondes avec la participation de toutes les parties, notamment l’Algérie, comme seul cadre de ce processus, et ce, conformément à la résolution 2703 du Conseil de sécurité, du 30 octobre 2023, et enfin le respect scrupuleux du cessez-le-feu par les autres parties comme préalable à la poursuite du processus politique.
«Le fait que cette rencontre ait eu lieu à l’ONU en marge de la 79ème Assemblée générale des Nations unies est tout un symbole», a affirmé le politologue soulignant que les rencontre qu’a eues le Maroc lors de cette Assemblée générale ont été fructueuses. Notre interlocuteur en veut pour preuve l’appui du Danemark à la proposition de l’autonomie que le Maroc a présentée en 2007 comme seule solution à ce conflit régional artificiel.
Le Maroc, en plus d’avoir rappelé ses quatre fondamentaux liés à sa première cause, a fait l’actualité en co-présidant avec les États-Unis le sommet des 23 pays africains formant l’alliance pacifique de l’Atlantique ainsi que la séance d’opérationnalisation du processus d’accès des quatre pays du Sahel à l’océan Atlantique par le littoral marocain.
«La dynamique des reconnaissances, dont celle de la France qui est une étape historique, démontre que la paix et la sécurité sont une condition sine qua non pour œuvrer pour le développement de l’Afrique». «Le Maroc propose un modèle de développement durable, de paix et de sécurité» en lieu et place du séparatisme, de la violence et du terrorisme qui menacent dangereusement la zone du Sahel.
Le politologue estime que le rappel des fondamentaux, dont le premier souligne le soutien aux efforts du Secrétaire général et de son envoyé personnel pour une solution politique réaliste, est «une démarche pragmatique démontrant la volonté d’une recherche d’une solution politique basée sur le compromis». Le 2ème paramètre, lié à la proposition de l’autonomie sous souveraineté du Royaume traduit «une vision stratégique du Maroc parce qu’elle consolide la paix et la sécurité dans la sous-région».
Le troisième point concerne les négociations et les tables rondes et est le signe que «le Maroc veut négocier conformément à la résolution de 2703, c’est un format de dialogue multilatéral qui demande aux parties prenantes d’y recourir, en premier lieu l’Algérie citée à plusieurs reprises dans les résolutions onusiennes». Le 4ème paramètre quant à lui est relatif au respect effectif du cessez-le-feu. «Les milices du Polisario opèrent depuis le territoire algérien, pays qui les abrite et les finance», a conclu le politologue.