Constat: depuis sa prise de fonctions, le 6 octobre 2021, en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU sur la question du Sahara, Staffan de Mistura n’a réussi à organiser aucune table ronde.
C’est un échec sur toute la ligne au cours des trois années écoulées de son mandat, commente Al Ahdath Al Maghribia de ce lundi 21 octobre.
Selon le quotidien, «il vient de faire montre non seulement de ses limites, mais également de beaucoup de tâtonnements dans l’exercice de sa mission»; c’est pourquoi «sa dernière initiative, soit la proposition de la partition du Sahara, n’a sans doute pas surpris des décideurs dans le Royaume, étant donné qu’elle intervient dans la droite ligne de nombreuses manœuvres qu’il avait déjà entamées auparavant».
La dernière de ces manœuvres en date, indique le quotidien, est évidemment sa visite en Afrique du Sud où «il a prétendu discuter de ce dossier» avec une partie qui «n’est pourtant pas concernée, ni de près ni de loin».
Pour les observateurs, cette initiative, non calculée, a en revanche fait l’effet d’une surprise et a, en même temps, montré «certaines contradictions dans la démarche de l’homme», écrit Al Ahdath Al Maghribia.
En effet, l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU «est allé chercher une solution au dossier du Sahara auprès de parties qui ne sont pas concernées par cette affaire», tout «en ignorant ou en faisant mine d’ignorer l’objet de sa mission, qui est justement de rapprocher les points de vue des parties concernées», indique le quotidien.
Pour ce faire, «l’un des principaux mécanismes d’action est les tables rondes», rappelle Al Ahdath Al Maghribia, qui souligne que «l’envoyé personnel propose une partition du Sahara, au lieu de s’activer à organiser des tablesrondes avec la participation de toutes les parties».
«Après avoir décidé de se rendre dans un pays qui n’est pas directement concerné, ne partage pas de frontières géographiques avec cette région mais continue à soutenir les séparatistes, il n’a fait qu’accentuer davantage les divergences entre les parties concernées», écrit le quotidien.
Cette visite a fait l’effet d’une rupture entre le Royaume et le médiateur onusien car, indique le quotidien, «pour le Maroc, ce dernier n’a pas fait montre d’impartialité, condition pourtant nécessaire à la mission du médiateur».
Al Ahdath Al Maghribia relaie à ce propos des informations «faisant état de la cessation par le Maroc de tout contact avec Staffan de Mistura, depuis cette visite en Afrique du Sud».
En contrepartie, poursuit le quotidien, «le Royaume a signifié à l’envoyé personnel, à travers des canaux diplomatiques, qu’il attend de lui qu’il établisse un agenda détaillé pour la reprise des tables-rondes, avec la participation de l’Algérie en tant que partie concernée directement par ce dossier».
Le Maroc a également exigé l’arrêt de toutes les provocations du Polisario. Toujours est-il, indique Al Ahdath Al Maghribia, qu’avec «sa proposition de partition du Sahara, Staffan de Mistura a largement dépassé le cadre de sa mission et outrepassé les prérogatives de l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU, dont le rôle consiste en une médiation entre les parties».