Dans une contribution parue dans les colonnes de l’hebdomadaire El Ayyam daté du 24 au 30 octobre, sous le titre «La proposition de partition du Sahara: un mort-né conçu avec du réchauffé et du manque de réalisme», l’écrivain Abdelkrim Ghailan démontre à quel point la nouvelle-ancienne proposition de l’envoyé spécial onusien au Sahara est un non-sens.
Dans le rapport présenté à huis clos il y a une semaine devant le Conseil de sécurité de l’ONU, Staffan de Mistura a surpris son monde en affirmant que «la partition du Sahara peut permettre la création d’un Etat indépendant dans le partie du sud» du Sahara. Il a aussi ajouté que la souveraineté du Maroc sur le reste du territoire est déjà incontestable et reconnue internationalement, alors que c’est sur l’ensemble du Sahara que la souveraineté du Maroc est reconnue.
L’on se demande, écrit l’auteur, comment et pourquoi Staffan de Mistura a pu déterrer aujourd’hui cette proposition de partition, alors qu’elle a été déjà présentée dans un rapport du SG de l’ONU daté du 19 février 2002, selon lequel l’Algérie et le Polisario seraient prêts à discuter du partage du Sahara comme solution politique au différend. En réalité, cette idée date de novembre 2001, quand elle a été glissée à l’oreille de James Baker, ancien envoyé spécial au Sahara, par feu le président algérien, Abdelaziz Bouteflika. Une solution immédiatement et fermement refusée par le Maroc.
Staffan de Mistura semble oublier que le dossier qu’il est chargé d’examiner n’est pas un conflit frontalier entre deux Etats, dont la solution aurait nécessité des arrangements territoriaux, mais un différend géopolitique derrière lequel se cache la volonté de l’Algérie d’accéder à l’Atlantique, alors que le Maroc s’en tient à défendre sa souveraineté sur tout son territoire unifié. Il est donc clair que la prétendue solution de partition est un non-sens, que le Maroc n’est pas prêt ni à discuter, ni à négocier.
Et cela d’autant plus que le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine est désormais, aux yeux de la communauté internationale, la seule solution crédible à ce différend. Plus d’une centaine de membres de l’ONU issus de tous les continents, ainsi que de grandes organisations régionales comme l’Union européenne, dont 19 Etats membres, soutiennent le plan marocain, tout comme l’ensemble des membres du Conseil de coopération du Golfe.
Dans ce contexte, il faut se poser moult questions, dont celle de savoir quels objectifs vise Staffan de Mistura en sortant cette ancienne proposition. S’agit-il d’un ballon d’essai pour relancer les négociations entre les différentes parties concernées, en particulier l’Algérie et le Maroc?
Ce qui est certain, conclut l’auteur, c’est que ce retour en arrière inattendu doit pousser la diplomatie marocaine à plus de vigilance, tout en continuant à contrer les tentatives d’atteinte à l’unité territoriale du royaume et à sa souveraineté.