Les composantes de l’opposition à la Chambre des représentants (PJD, PPS, MP) passent à l’action, et exigent une commission parlementaire d’enquête sur la question des subventions accordées aux importateurs de bétail, une affaire marquée par des divergences sur les chiffres réels de l’aide octroyée.
Dans son édition du mardi 8 avril, Al Ahdath Al Maghribia indique que les chefs des groupes de l’opposition ont déposé une demande à ce propos auprès du Bureau de la Chambre des représentants.
La commission d’enquête parlementaire portera sur les aides gouvernementales à l’importation de bétail depuis fin 2022 jusqu’à aujourd’hui, ainsi que sur le secteur de l’élevage en général.
L’opposition a reçu certaines assurances –encore floues à ce stade– quant à l’obtention du quorum légal, nécessaire à la formation de cette commission, qui requiert la signature d’un tiers des membres de la Chambre, soit 132 députés, conformément aux termes de l’article 67 de la Constitution, peut-on lire.
Le règlement intérieur de la Chambre accorde une importance particulière à ce type de commissions parlementaires.
Leur création peut être initiée par le Roi, demandée par les membres de la Chambre des représentants ou des conseillers, et celles-ci ont pour mission de recueillir des informations sur des faits précis, ou sur la gestion d’intérêts, d’institutions ou d’entreprises publiques, afin d’en faire rapport à l’assemblée qui les a instituées.
Pour s’assurer un maximum de soutien, l’opposition prévoit d’engager des négociations avec les députés du Parti de l’Istiqlal –PI, membre de la majorité– à la suite des déclarations de l’un de ses hauts dirigeants, qui a appelé à une enquête sur les bénéfices tirés par les importateurs de bétail, évalués à 13 milliards de dirhams.
L’accord du PI serait en cohérence avec la position de ce parti sur cette question. En attendant, le débat tourne en particulier sur les circonstances ayant conduit à ces décisions gouvernementales, leur pertinence, les objectifs et effets réels, le montant exact des fonds publics mobilisés, le nombre et la nature des bénéficiaires, ainsi que le niveau de contrôle exercé par le gouvernement sur leur respect des critères et engagements.
«Sur cette base, l’opposition affirme vouloir faire la lumière sur l’affaire, informer l’opinion publique et vérifier si les objectifs annoncés ont été atteints, et si ce soutien a réellement servi l’intérêt général ou plutôt celui d’un groupe restreint», écrit-on encore.
Ses composantes expriment leur souhait sincère que l’ensemble des députés, tant des partis de la majorité et de l’opposition, soutiennent cette initiative, dont le but est d’établir toute la vérité, de contribuer à la supervision et à l’évaluation des politiques publiques, d’améliorer la prise de décision et la gestion publique, et de garantir un impact positif des décisions gouvernementales, conformément au rôle de contrôle, prévu dans la Constitution.
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