«Le conflit entre le Maroc et l’Algérie au sujet du Sahara occidental pourrait bientôt dégénérer en guerre ouverte» entre les deux pays voisins. Et l’agresseur ne serait autre, bien évidemment, que l’Algérie. C’est du moins la conclusion à laquelle est parvenu le quotidien italien en ligne Notizie Geopolitiche, qui, dans un article intitulé «Sahara marocain: l’Algérie envoie des troupes à Tindouf», explique que, contrairement au Maroc qui a choisi la voie diplomatique pour résoudre le conflit factice créé autour du dossier du Sahara, le régime d’Alger lui oppose des arguments exclusivement belliqueux.
Les récents déploiements d’importants moyens militaires à la frontière algéro-marocaine dans les régions de Tindouf et de Béchar, annoncés par la revue mensuelle El Djeich, porte-voix de l’armée algérienne, constituent le signe qui ne trompe pas quant aux velléités d’escalade militaire, côté algérien.
«Malgré les efforts diplomatiques entrepris par le Maroc ces dernières années pour résoudre la question du Sahara occidental, la situation s’est aggravée», indique le média, relevant que le dernier numéro du magazine de l’armée algérienne a annoncé le déploiement d’«un important contingent de troupes et de matériel lourd» près de Tindouf, où sont basées les milices séparatistes du Polisario.
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Notizie geopolitiche, un quotidien en ligne, lancé en 2012 et basé dans la ville historique de Trente dans le nord de l’Italie, est spécialisé dans l’analyse des dossiers internationaux pour lesquels il a déployé des dizaines de journalistes, pour la plupart des correspondants disséminés à travers le monde. Son journaliste et auteur de l’article, Giuseppe Gagliano, qui dit craindre une «guerre de haute intensité» entre l’Algérie et le Maroc, rappelle que «depuis 1973, l’Algérie a investi d’énormes ressources» pour soutenir les séparatistes du Polisario et s’opposer à la souveraineté marocaine sur son Sahara.
Or, le Maroc, ajoute le média italien, fort de ses succès militaires sur le terrain, a aussi «réalisé des succès diplomatiques significatifs qui le rapprochent d’un règlement du conflit dans le cadre de l’ONU, renforçant son contrôle sur la région et obtenant le soutien de nombreux pays pour son plan d’autonomie au Sahara sous souveraineté marocaine» comme seule base de règlement du différend.
Les percées du Maroc ces dernières années sont derrière «la frustration de l’Algérie face à ce qui apparaît de plus en plus comme une défaite diplomatique» et qui poussent Alger à penser à «une guerre fratricide entre deux pays voisins historiquement liés par de profonds liens culturels et sociaux», poursuit le média.
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Les tensions entre le Maroc et l’Algérie se sont aggravées depuis 2020, avec l’arrivée du général Saïd Chengriha à la tête de l’armée algérienne et d’Abdelmadjid Tebboune comme président. Ce dernier n’a jamais cessé, depuis 2020, de provoquer le Maroc en effectuant de fréquents exercices militaires, dits à munitions réelles, qu’il a directement supervisés, et dont trois au moins se sont déroulés dans des régions frontalières du Maroc, dont Tindouf.
Rupture des relations diplomatiques, fermeture du ciel algérien aux aéronefs immatriculés au Maroc, fermeture du gazoduc Maghreb-Europe, agressions physiques contre des diplomates marocains, interdiction aux navires qui transitent par le Maroc d’accoster dans les ports algériens, imposition des visas aux Marocains alors même que les frontières terrestres, aériennes et maritimes sont fermées…
Sans parler des accusations farfelues portées régulièrement contre le Maroc comme les feux de forêt en Kabylie. Tout le monde sait que le régime d’Alger, gouverné par des gérontes atteints de maladies et de troubles psychiques, est irrationnel. Mais il existe un dénominateur commun à toutes les mesures prises depuis 2020: une volonté délibérée d’escalade dont le point culminant pourrait être un conflit armé.