Dans un communiqué publié ce jeudi 7 mars, sanctionnant sa réunion du 27 février sous la présidence du Maroc consacrée à la lutte contre l’utilisation d’enfants soldats, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA) a condamné avec la plus grande fermeté la poursuite du recrutement et de l’utilisation d’enfants sur le continent par tous les belligérants d’un conflit, y compris les groupes et forces armés non étatiques, ainsi que les organisations terroristes, que ce soit pour une participation directe aux hostilités ou à toute autre fin.
Le CPS a également souligné la nécessité pour les États membres de prendre des mesures punitives énergiques à l’encontre de tous les auteurs de violations et d’abus contre les enfants, y compris les acteurs étatiques et non étatiques.
Le Conseil a aussi réaffirmé la nécessité de s’attaquer globalement aux causes structurelles profondes des conflits comme solution durable pour prévenir le recrutement et l’utilisation d’enfants dans des situations de conflit armé, ainsi que la nécessité d’intégrer la protection des enfants dans les mécanismes d’alerte précoce et la prévention des conflits, les processus de rétablissement et de consolidation de la paix et la reconstruction post-conflit.
Lire aussi : Des ONG espagnoles dénoncent l’enrôlement militaire des enfants dans les camps de Tindouf
Le CPS de l’UA a encouragé les États membres à traiter les enfants impliqués dans les conflits armés avant tout comme des victimes et à prendre des mesures appropriées pour empêcher leur détention ou leur poursuite pour implication présumée dans des groupes armés, y compris tous les groupes armés non étatiques et ceux désignés comme groupes terroristes.
La réinsertion des anciens enfants-soldats
Le Conseil a en outre souligné la nécessité d’intégrer la protection des enfants dans les processus de désarmement, de démobilisation et de réinsertion (DDR) afin de garantir la mise en place d’un environnement adapté aux enfants, qui donne la priorité à leurs besoins et assure l’égalité d’accès aux filles-mères, aux filles victimes de violences sexuelles et aux filles anciennement associées à des combattants dans tous les aspects du processus de DDR. À cet égard, le CPS a demandé à la Commission de l’UA de revoir les directives en matière de DDR pour les enfants en fonction de l’évolution du contexte sur le continent, en vue de freiner efficacement le réenrôlement d’enfants par des groupes armés.
Le CPS a insisté sur la nécessité de mettre en place des programmes appropriés pour la réinsertion effective des anciens enfants soldats, y compris la fourniture d’un soutien psychosocial, soulignant qu’il est impératif d’élaborer un cadre de protection sociale adapté aux enfants dans les situations de conflit pour s’attaquer aux causes sous-jacentes de la vulnérabilité.
Lire aussi : L'enrôlement militaire des enfants par le Polisario est un «crime de guerre», selon Omar Hilale
Le Conseil a aussi souligné l’importance de l’adoption d’une approche holistique et plurielle, à la fois globale et locale, théorique et pratique, qui combine la lutte et la prévention pour faire face au fléau des enfants soldats.
Le CPS a enfin encouragé les États membres à investir dans l’éducation, qui joue un rôle déterminant dans la prévention du recrutement et de l’utilisation des enfants et dans la réinsertion réussie des enfants anciennement associés aux forces armées et aux groupes armés.