Élue députée à trois reprises depuis 2007, Nezha El Ouafi a été nommée le 5 avril 2017 au poste de secrétaire d’État chargée du Développement durable, puis ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, de la coopération africaine et des Marocains résidant à l’Étranger, chargée des Marocains résidant à l’Étranger.
Issue de la diaspora marocaine d’Italie, docteur en sociologie après des études à l’Université Sorbonne Nouvelle (Paris) et à l’Université Mohammed V de Rabat, cette figure emblématique de la section féminine du Parti de la justice et du développement (PJD) est habitée par une volonté de changement, aspirant à une meilleure organisation de la société et à un mode de vie durable et plus respectueux de l’environnement. Des convictions qu’elle s’était employée à concrétiser, autant que ses prérogatives le permettaient, durant son mandat ministériel.
Le développement durable commence par la création d’une économie circulaire, soutient Nezha El Ouafi, qui accorde une importance capitale à la valorisation des déchets. Il s’agit, pour l’ancienne ministre, d’opérer une véritable révolution culturelle conduisant à considérer les déchets comme un «trésor à valoriser», plutôt que d’y voir un objet nuisible à l’environnement.
Dans cette optique, sous son mandat, le gouvernement avait lancé un ambitieux programme de création d’une cinquantaine de centres d’enfouissement et de valorisation (CEV). «Avec l’appui technique et financier du ministère, plusieurs conventions ont été signées avec les collectivités territoriales, donnant naissance à 19 CEV», se félicite-t-elle.
Que ce soit à Khénifra, Beni Mella, Boujdour, Dakhla, Laâyoune, Tanger ou Marrakech, ces centres proposent aujourd’hui des solutions aussi innovantes qu’efficaces de recyclage et de valorisation de certaines catégories de déchets (papier, carton, plastiques, etc.), ajoute-t-elle.
Ce programme revêt une importance particulière, estime notre invitée, appelant à poursuivre son développement à travers le pays. Et d’illustrer ses propos par des chiffres: chaque année, les Marocains produisent près de 6 millions de tonnes de déchets ménagers en milieu urbain, et environ 2 millions de tonnes en milieu rural. Et pour l’ancienne ministre, le temps presse. «À l’horizon 2030, le Maroc comptera 27 millions de tonnes de déchets, toutes catégories confondues, qui, sans valorisation, risquent de polluer les rivières, le littoral et surtout la nappe phréatique», prévient Nezha El Ouafi.