L’occasion est, tristement, spéciale: l’anniversaire des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca et leur lot de victimes (33 morts, en plus de 12 kamikazes et une centaine de blessés). Pour parler de l’évolution du Maroc dans la lutte anti-terroriste, le patron du Bureau central d’investigations judiciaires, Abdelhak Khiame était, dimanche 14 mai, l’invité de Confidences de presse sur 2M.
Si le Maroc a fait bien du chemin depuis ce triste anniversaire, un seul handicap reste encore posé. Et il n’est rien d’autre que le manque de coopération avec l’Algérie. Sur une question de le360, il dit tout. «Nous coopérons avec bon nombre de pays pour lutter contre un phénomène qui menace l’humanité tout entière, sauf un. Je parle en tant que sécuritaire et non en tant qu’homme politique et je n’ai aucun intérêt à pointer ce pays-là du doigt. Le fait est qu’il ne coopère pas. Mieux encore, nous avons démantelé nombre de cellules en lien direct avec cette entité créée de toutes pièces par ce voisin et qui va être, à ne pas en douter, une source de tensions pour lui à l’avenir. Nous comptons quelque 100 séparatistes impliquées dans des organisations terroristes», affirme Khiame, allusion faite au Polisario.
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Pour lui, la lutte anti-terroriste suppose de la hauteur. «Nous devons être au-dessus de tous nos différends politiques pour arriver à bout de ce mal qui menace de métastaser dans le monde dans sa globalité. Cela, le monde entier l’a compris, mais pas nos voisins».
La menace est aussi réelle que géographiquement proche. «Ce pays, qui a d’ailleurs été derrière la création de nombre de groupes terroristes et qui a souffert de cette plaie des années durant, sait pertinemment que nul n’est à l’abri d’une attaque. Nous avons, pas loin de chez nous, une zone du Sahel où les armes circulent librement et en grandes quantités. Il nous faut réagir»
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Autrement, «il existe une étroite collaboration avec nombre d’autres pays. Et le Maroc donne plus qu’il ne reçoit», confie le patron du BCIJ, rappelant les démantèlements de cellules terroristes en Europe, réussis grâce à des renseignements donnés par le Maroc. «Même si l’Algérie ne coopère pas, le jour où nous saurons que les citoyens algériens sont menacés par une quelconque attaque, nous n’hésiterons pas à fournir les informations et l’aide nécessaire», certifie le patron du BCIJ. La balle est dans le camp du voisin de l'Est.