Alors qu’elle est en rupture de stock dans les dépôts de Rabbouni, censés la distribuer gratuitement aux habitants des camps, le gofio, une farine de maïs originaire des Îles Canaries, qui constitue une denrée essentielle dans l’alimentation des séparatistes, a été retrouvée en vente libre, et en grandes quantités, dans les épiceries algériennes de Tindouf.
En cette période où le thermomètre atteint des sommets dans le désert du sud algérien, la consommation du gofio bat tous les records. Mais, manque de bol pour les populations sahraouies de Tindouf, leur boisson préférée, connue sous le nom de «gouvia» (nom hassani tiré de l’espagnol gofio) (à base de farine de maïs grillé, assaisonnée de lait en poudre, eau et sucre) se fait très rare. Cette denrée leur sert de breuvage pour se désaltérer durant toute la journée, mais aussi de repas, pris au petit déjeuner et au dîner sous forme de bouillie mélangée au lait. Elle est utilisée pour sa grande teneur en protéines et vitamines, vantées sur l’emballage même du produit. Or cette «gouvia», gracieusement et régulièrement fournie par des ONG européennes, particulièrement espagnoles, est introuvable cet été à Rabbouni.
Selon futurosahara.net, un site proche du Polisario, et alors que les populations des camps attendaient avec impatience la distribution de cette farine, elles ont été surprises, mardi 28 août, de la découvrir en vente dans les épiceries de Tindouf au prix de 250 dinars algériens, soit 1,2 euro pour le paquet d’un kilogramme.
Le média précité ajoute que certains épiciers ont refusé que le produit soit photographié, preuve s’il en faut qu’il s’agit d’une aide internationale qui a été détournée comme d’habitude par les responsables algériens et du Polisario.
Lire aussi : Scandale: nouveau détournement d'aides humanitaires par le Polisario
Ces derniers exploitent diplomatiquement les populations séquestrées à Tindouf en les présentant à la communauté internationale comme des «réfugiés sahraouis» dont le nombre est démesurément gonflé (150.000 personnes au lieu de 70.000 au grand maximum), mais aussi économiquement en détournant plus de 90% des aides qui leur sont octroyées pour des raisons humanitaires.
Le360 a eu confirmation de ce dernier scandale de détournement de l’aide par le Polisario. Il a ainsi pu se procurer, ce mercredi matin, le même produit dans une épicerie de Nouakchott, soit à plus de 1.500 km de Tindouf. Vendu à 40 ouguiyas (environ 13 dirhams), et rangé loin des regards indiscrets, le paquet de «gouvia» est écoulé en tant que marchandise de contrebande. Questionnés sur l’origine de ce produit, les épiciers mauritaniens restent évasifs. Selon eux, il s’agirait d’un produit «d’origine espagnole qu’ils ont acquis auprès de grossistes à Zouerat», soit la ville mauritanienne du grand nord où tous les produits estampillés «aide aux camps de Tindouf» garnissent les étagères des boutiques locales.
Pour rappel, en mars 2017, les autorités mauritaniennes avaient saisi, dans le nord du pays, une importante quantité de médicaments et produits alimentaires en provenance de Tindouf. Il s’est avéré plus tard qu’il s’agit d’une cargaison convoyée par une «personnalité» sahraouie de Tindouf, associée à un grossiste mauritanien ayant pignon sur rue à Zouerat.
Deux années plus tôt, en janvier 2015, la cellule antifraude (OLAF) de la Commission européenne avait divulgué un rapport accablant, fruit de huit années d’investigations, et qui démontrait clairement que la majorité de l’aide humanitaire destinée aux réfugiés de Tindouf a toujours été systématiquement et régulièrement détournée par l'Algérie et le Polisario qui ne laissaient aux destinataires de cette aide que le strict minimum de survie.
L’OLAF avait également conclu, suite à une traçabilité par satellite des cargaisons de l’aide destinée aux camps de Rabbouni, depuis leur débarquement au port algérien d’Oran, que la majeure partie de cette aide se retrouve dans les marchés algériens, mais aussi à Nouadhibou, Nouakchott et Zouerat en Mauritanie, à Bamako au Mali ou à Niamey au Niger. A y regarder de près, il ne s’agirait pas d’une route de la soie, mais bel et bien de la route de «gouvia» dont se nourrissent et profitent également toutes les bandes terroristes actives dans la région sahélo-saharienne.