Alors qu’il est déjà poursuivi en justice pour un certain nombre d’affaires dont il attend encore le verdict, le maire de Ouarzazate a été placé en détention à la prison de la ville .
Selon les quotidiens Al Akhbar et Assabah, dans leur édition du mercredi 16 octobre, c’est le procureur du roi près le tribunal de première instance qui a pris cette décision sur la base du procès-verbal dressé par la police judiciaire à la demande du procureur général près le même tribunal.
Cette décision de poursuivre le maire Abdallah Hinti en état d’arrestation fait suite à la diffusion à grande échelle, sur les réseaux sociaux, d’un enregistrement audio dans lequel il affirme être protégé par de hautes autorités au sein de l’appareil politico-judiciaire de l’Etat, avec lesquelles il prétend entretenir de solides relations.
Selon lui, «ces relations lui ont permis d’être blanchi par la justice concernant les graves violations en matière de gestion des affaires communales pour lesquelles il est actuellement poursuivi depuis quelque temps en justice». Il a même déclaré que la procédure visant son arrestation et son éviction du poste de président du Conseil communal de Ouarzazate aurait été interrompue par «des interventions venues d’en haut».
Al Akhbar affirme que, devant les enquêteurs de la police judiciaire, Abdallah Hinti, bien qu’ayant reconnu être l’auteur de l’enregistrement incriminé, a affirmé qu’il s’agissait juste de propos qu’il avait imaginés mais qui n’ont rien à voir avec la réalité, niant ainsi avoir la moindre relation avec des autorités politiques et judiciaires ou avoir demandé une quelconque intervention de leur part dans les affaires pour lesquelles il est poursuivi en justice. Il a aussi ajouté que ses propos visaient à intimider ses adversaires, qui ne cessent de demander sa tête.
Cette confusion dans les propos n’a fait que le confondre et motiver les accusations d’outrage à l’institution judiciaire à travers des propos portant atteinte à son indépendance, et insinuant une corruption ou la soumission des juges qui auraient accepté de prendre des décisions en sa faveur.
Pour sa part, Assabah ajoute qu’Abdallah Hinti était sous le coup d’une éviction de son poste, via une procédure engagée par le gouverneur de Ouarzazate. Et ce suite aux multiples et graves violations enregistrées dans sa gestion des affaires locales, relevées sur place par les contrôleurs du ministère de tutelle.
Ces violations se rapportent à des documents administratifs illégaux délivrés en infraction aux lois de l’urbanisme, mais aussi en matière de marchés publics truqués, de raccordements illégaux à l’eau et à l’électricité et de prévarications constatées dans la gestion financière.