Le président français Emmanuel Macron a rendu un vibrant hommage au roi Mohammed VI. C’était ce matin, à l'occasion d’une conférence prononcée à l’université de Ouagadougou au Burkina Fasso. Lors de ce discours devant 800 étudiants, son premier "grand oral africain", le président français a salué le roi du Maroc pour "son rôle éminent dans la lutte contre l'obscurantisme et l'extrémisme religieux".
Dans un schéma de lutte contre l'obscurantisme, Emmanuel Macron s'est voulu porte-parole de toutes les consciences. "Je veux parler à vos consciences. Vous pouvez être athées ou vous pouvez croire, mais ne laissez jamais la religion dans laquelle vous croyez vous convaincre qu'elle est une aventure de destruction de l'autre".
Dans cette lutte contre l'extrémisme, Emmanuel Macron reprend à son compte le leitmotiv de l'"islam du juste milieu" promu par le roi Mohammed VI (à partir de la minute 42:35). "Il est temps aujourd’hui de faire face à l’extrémisme religieux. Il ne faut lui laisser aucun espace en le combattant partout, dans les écoles, dans les universités, dans toutes les formes de citoyenneté. Le combattre au quotidien, dans les discours politiques et dans toutes ses formes. Je veux ici rendre hommage au roi du Maroc pour avoir toujours su trouver les mots qu’il faut, compte tenu du rôle éminent qui est le sien. Et la priorité doit être pour nous d’aller encore plus loin dans ce combat, nous devons éradiquer le financement de l’extrémisme, et de ses chemins détournés de la religion", a déclaré le président Macron.
En 2016, dans un discours prononcé le 10 mai sur le thème de la défense, l'ancien président français Nicolas Sarkozy ne disait pas autre chose. "Aux portes de l’Europe, nous avons une déstabilisation quasi complète de tout le sud de la Méditerranée, mis à part le Maroc où nous pouvons nous appuyer sur un grand roi –souhaitons-lui longue vie", avait-il déclaré.
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Autant dire que la vision du roi Mohammed VI, prônant un islam modéré et ouvert sur le monde, est partagée. Le Maroc de Mohammed VI a en effet fait de la lutte contre l'obscurantisme son cheval de bataille en menant une véritable guerre au terrorisme, en procédant à une réforme de fond du champ religieux, en introduisant les mourchidine et mourchidate dans les mosquées et en appelant sans cesse au dialogue et à la tolérance entre les religions. Le discours royal de 2016 à l'occasion de la Révolution du roi et du peuple, dans lequel le souverain s'était attaqué à l'extrémisme religieux, démontre toute l'étendue de la vision du roi concernant ce phénomène. Au point de forcer l'admiration de beaucoup.
Commentant le même discours, le philosophe Bernard-Henri Lévy n'a d'ailleurs pas tari d'éloges au sujet du roi. Dans une chronique dédiée, le penseur a rappelé la série noire des meurtres commis récemment au nom de l'islam, à commencer par celui d'un père catholique qu'avait évoqué le souverain dans son discours. Et d'affirmer: "Il (le roi) ne se contente pas, ce jour-là, de déclarer la guerre aux djihadistes. Il la leur annonce, cette guerre, sur terre et dans les cieux. Il les met hors la loi, non seulement des hommes, mais de Dieu. Il va les chercher sur le terrain de leur croyance et du sens qu'ils voudraient donner à tel ou tel verset du Coran (...) On peut toujours, naturellement, refuser d'entrer dans cette querelle. On peut, comme la quasi-totalité des chefs d'État musulmans et non musulmans, répéter jusqu'à satiété qu'il n'y a aucun lien entre l'islamisme et l'islam. Mohammed VI fait l'inverse".