Suite à la diffusion du communiqué conjoint des ministères de l’Intérieur et de la Santé, hier dimanche 26 juillet en début de soirée, interdisant les déplacements de (et vers) plusieurs villes du Maroc, les grands axes autoroutiers desservant les villes concernées (Tanger, Tétouan, Fès, Meknès, Casablanca, Berrechid, Settat, Marrakech) ont été pris d'assaut par des citoyens, qui craignaient d’être confinés loin de chez eux.
Ainsi, en l’espace de quelques heures, le record des plus gros bouchons du Maroc a été battu. Les postes de péage sur les autoroutes expliquent en grande partie la constitution de ces bouchons inédits. Pourtant, en dépit de cette situation chaotique, les dirigeants d'ADM n’ont pas fait le geste qui s’imposait naturellement: ordonner de lever les barrières de péage et laisser passer gratuitement les automobilistes.
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Au lieu de lever les barrières de péage pour fluidifier la circulation et réduire le risque d’accident, ADM n’a vu, probablement, dans ces dizaines de kilomètres de bouchons qu’une opportunité inespérée de renflouer ses caisses après avoir cumulé plusieurs exercices de gestion déficitaire. Pourtant, l’interminable attente des automobilistes hier a généré de l’énervement, de la perte de temps, a provoqué des accidents et un gaspillage sans nom du carburant. Pour la sécurité des citoyens et la préservation de l’ordre, il fallait libérer les voies. Pour le respect de la nature, il fallait éviter le gaspillage de plusieurs milliers de litres de carburants qui se consumaient alors que les véhicules étaient à l’arrêt.
En maintenant les postes de péage ouverts, la direction d'ADM a une part de responsabilité dans la pagaille de dimanche dans la nuit sur les routes qu’elle administre. Cette société a fait montre de son mépris des urgences des citoyens et du fait qu'elle accorde la priorité au cash plutôt qu'à la sécurité. Ailleurs, ce comportement aurait fait scandale et le directeur de cette société aurait dû rendre des comptes.