Aéroports du Maroc: les contrôleurs aériens sursoient à leur grève

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Le bureau national unifié des contrôleurs aériens, affilié à la Confédération démocratique du travail (CDT), a décidé de surseoir au mouvement de grève de 15 jours initialement prévu à partir du 3 août 2022. Un accord a pu être trouvé après 45 heures de pourparlers avec l’Office national des aéroports.

Le 04/08/2022 à 11h36

Le mouvement de contestation, entamé hier, mercredi 3 août dans l’ensemble des aéroports du Maroc n’aura finalement duré que quelque 35 minutes, fait savoir le Bureau national unifié des contrôleurs aériens dans un message diffusé sur sa page Facebook.

La direction de l’Office national des aéroports (ONDA) a dû ensuite intervenir pour mettre fin au débrayage, en vue de signer un accord dans lequel elle s’engage à répondre à toutes les demandes légitimes des contrôleurs dans les plus brefs délais, précise le post sur ce réseau social.

Avant de mettre à exécution leur menace, les contrôleurs aériens se sont assis hier, mercredi 3 août 2022 autour d'une table pour entamer des négociations avec les représentants de la direction. Les discussions ont duré plus de 30 heures sans interruption.

Le timing choisi pour cet énième mouvement de contestations n’est pas fortuit. En pleine période estivale, alors que le trafic aérien bat son plein, les aiguilleurs du ciel ont décidé de faire entendre leur voix. Ils réclament l’activation d’une «prime de revalorisation salariale», laquelle avait été actée dans un protocole d’accord signé en 2019 avec l’ex-directeur de l’Office national des aéroports (ONDA), Mohamed El Oufir.

Selon nos informations, le montant de la prime ATM (Air traffic management) n’a pas été précisé dans le protocole de 2019.

Les contrôleurs aériens, qui n’en sont pas à leur première menace de grève, ont été maintes fois invités à faire preuve de patience, au vu du contexte difficile que traverse l’office public, en lien avec les effets des deux années de pandémie qui se sont soldées par des pertes successives de l’ordre de 2 milliards de dirhams (2020) et 1,6 milliard de dirhams (2021).

De plus, l’attitude des contrôleurs aériens risque de créer un climat malsain à l’ONDA. Le syndicat national affilié à la CDT, le plus représentatif parmi les collaborateurs de l’office public, a dû envoyer une lettre aux membres du gouvernement, dénonçant un acte discriminatoire, d'autant que les contrôleurs aériens sont nettement mieux payés que toutes les autres catégories de personnel (ingénieurs, électroniciens, financiers, marketing, etc.).

Par Wadie El Mouden
Le 04/08/2022 à 11h36