Affaire du docteur Tazi : le verdict est tombé, le chirurgien quitte la prison de Oukacha

La Cour d'appel de Casablanca a prononcé son verdict sur l'affaire du docteur Tazi.

Le 04/05/2024 à 10h17

VidéoLa chambre criminelle de la Cour d’appel de Casablanca a condamné, vendredi 3 mai 2024, le chirurgien plasticien Hassan Tazi à trois ans d’emprisonnement, dont deux ferme et un avec sursis, après qu’il a été décidé de ne pas le poursuivre pour traite des êtres humains. Le chirurgien ayant déjà purgé sa peine, il est libre de ses mouvements.

Dans une déclaration pour Le360, l’avocat de la défense Ater El Houari a expliqué que la Cour a également condamné «Monia. T», l’épouse du docteur Tazi, à quatre ans de prison ferme, tandis que la chargée de la collecte de dons, «Zineb. B» a écopé quant à elle de cinq ans de prison ferme. «La Cour a acquitté tous les accusés de l’accusation de traite des êtres humains», a-t-il précisé. Les juges ont acquitté le docteur Tazi du chef d’accusation de «participation et de complicité au crime de traite des êtres humains».

Le chirurgien ayant déjà purgé sa peine, il est libre de ses mouvements et a quitté la prison Oukacha dans la nuit du vendredi à samedi 4 mai.

Le frère du docteur Tazi, «Abderrazak Tazi», et «Fatima H.» ont été, quant à eux, blanchis des accusations d’escroquerie par la même Cour, qui néanmoins a condamné le frère du docteur Tazi à cinq ans de prison ferme pour les autres chefs d’accusation retenus contre lui.

L’ancienne responsable du service de comptabilité à la clinique Achifaa, «Saïda A.» a écopé de quatre ans de prison ferme. L’ex-responsable du service d’accueil, «Fatima H.» et l’infirmière à la même clinique «Amina F.» ont été, chacune, condamnées à trois ans ferme.

«Fatime-ezzahra K.», employée au service de la facturation et seule accusée poursuivie en état de liberté, a écopé d’un an de prison avec sursis.

Hassan Tazi, chirurgien plasticien connu sous le pseudonyme de «Médecin des pauvres», était en prison depuis le 2 avril 2022 sur la base d’accusations établies par le parquet, liées au «crime de traite des êtres humains, en attirant des personnes et en exploitant leur vulnérabilité, leur besoin et leur précarité à des fins d’exploitation pour la commission d’actes criminels par une bande criminelle à l’encontre de mineurs de moins de 18 ans souffrant d’une maladie».

L’affaire du docteur Tazi et des autres accusés a éclaté en avril 2022, lorsque l’une des bienfaitrices a porté plainte auprès du parquet, après avoir constaté des falsifications financières dans lesquelles le médecin était impliqué avec sept autres personnes, dont sa femme et son frère qui travaillaient comme directeurs à la clinique esthétique qu’il possède à Casablanca.

Il s’est ensuivi une série d’enquêtes et d’investigations menées par la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) qui se sont poursuivies pendant deux mois, période au cours de laquelle un nombre important de victimes a été entendu et plusieurs documents et dossiers liés à l’affaire examinés.

Les recherches ont montré l’implication des suspects dans la formation d’une bande criminelle ayant pour but la collecte de sommes d’argent auprès de donateurs, sous couvert de règlement de frais médicaux de patients nécessiteux hospitalisés dans la clinique où travaillaient la plupart des accusés, et l’augmentation frauduleuse des frais en vue de s’emparer d’importantes sommes d’argent.

Par Fatima El Karzabi et Khalil Essalak
Le 04/05/2024 à 10h17