L’Aïd Al-Adha, la fête du sacrifice, est un moment sacré pour les musulmans du monde entier, et le Maroc ne fait pas exception. Si pour beaucoup de citoyens les traditions restent ancrées solidement dans les rites, d’autres choisissent de célébrer cette fête différemment, voire pas du tout. Voici un tour d’horizon des différentes façons dont les Marocains vivent l’expérience de l’Aïd.
Les gardiens des rites et traditions
Pour de nombreux Marocains, l’Aïd Al-Adha est avant tout une affaire de famille. C’est une journée de retrouvailles, de partage et de convivialité, où chacun a un rôle à jouer.
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«Pour moi, l’Aïd n’a pas de goût si l’on n’est pas entouré de nos proches. Pendant l’année, nous mangeons généralement du bœuf, alors autant bien profiter de cette occasion pour savourer du mouton, tous ensemble», commence Najat, une trentenaire de Bouskoura. «Cette fête, avant d’être traditionnelle, est avant tout religieuse, et c’est aussi pour cela que nous y tenons tant, et il est important de s’y accrocher et faire vivre les traditions pour les nouvelles générations», conclut-elle.
Les traditions d’accord, mais le confort d’abord
Certains Marocains cherchent à combiner tradition et confort, en célébrant l’Aïd dans des hôtels. Cela permet de conserver l’essence de la fête tout en s’épargnant les tracas logistiques. Des destinations comme Marrakech sont plébiscitées par les citoyens et offrent des services qui respectent les rituels de l’Aïd tout en assurant la tranquillité et un séjour assisté dans le rituel religieux.
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Hind, actuellement en voyage, se confie: «Cette année, j’ai décidé de m’évader avec ma petite famille. Mes enfants adorent voir le mouton et ressentir l’ambiance de l’Aïd. Nous ne voulions pas les en priver, mais je n’avais pas la tête à préparer les plats. Nous avons donc saisi l’occasion de ce week-end prolongé pour venir à Marrakech.» Et d’ajouter: «Ici, l’hôtel se charge de tout, du sacrifice du mouton à la préparation des plats traditionnels. Nous profitons ainsi de l’Aïd et du boulefaf comme à la maison, et dans un cadre plus paisible et reposant.»
Quand l’Aïd rime avec altruisme
Pour d’autres, l’Aïd est avant tout une occasion de partage philanthropique et d’actes de charité. Plutôt que de célébrer pour eux-mêmes le rituel, ces femmes et ces hommes préfèrent partager ce jour-là avec les autres la symbolique du sacrifice, et rendre heureux ceux qui les entourent. Ces personnes au cœur sur la main perpétuent l’esprit de générosité qui caractérise cette fête.
Driss, un autre citoyen interrogé par Le360, confie: «Depuis que j’ai été diagnostiqué de cholestérol, j’ai arrêté de célébrer l’Aïd de la manière traditionnelle. De plus, je travaille le jour de l’Aïd dans une autre ville que celle où vit ma famille, ce qui complique les choses. Heureusement que ma femme et moi sommes sur la même longueur d’onde. Nous tenons quand même à remplir notre “devoir de musulmans”, et tant que nous avons les moyens, nous offrons un mouton à une famille dans le besoin pour partager les joies de l’Aïd.»
Plus la tête à la fête
Enfin, certains Marocains, en raison de contraintes financières ou de convictions personnelles, choisissent de ne pas célébrer l’Aïd Al-Adha. Ils sont d’ailleurs 13% selon une récente note du HCP.
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Parmi eux, de nombreux interlocuteurs mentionnent l’augmentation des prix des moutons comme un frein. D’ailleurs, c’est l’argument qui revient le plus souvent. «Je ne trouve pas judicieux de m’endetter pour fêter l’Aïd alors que j’ai d’autres priorités. De plus, en toute honnêteté, cette inflation ne nous laisse plus le goût à la fête», explique l’un d’eux. Pour ceux qui ont les moyens, mais ne fêtent tout de même pas l’Aïd Al-Adha, l’argument s’arrête à des convictions personnelles.
Finalement, que ce soit à travers la préservation des traditions, la recherche de confort, l’acte de charité ou encore la décision de ne pas célébrer le rite, chacun d’entre nous vit cette journée à sa manière, en gardant l’essence du partage familial et de la communion sociale à cœur.