Les précipitations de cette année, quoique plus importantes que celles de l’année dernières mais toujours insuffisantes, n’ont pas amélioré réellement la situation de nos barrages. Les réserves des principales retenues d’eau sont en deçà de leur niveau normal. Et pour ne rien arranger, l’envasement de certains barrages aggrave la situation.
Ce qui fait dire au quotidien Assabah, qui aborde ce sujet dans son édition du week-end des 15 et 16 avril, que nos villes connaîtront des ruptures d’eau potable. Parmi les villes citées par le quotidien, Casablanca, Mohammedia, Rabat, Skhirat, Salé, Settat, El Jadida, Safi et Marrakech. L’alimentation de ces villes en eau potable risque d’être grandement perturbée si les barrages continuent à être fortement sollicités pour l’agriculture d’exportation, tient à préciser le quotidien.
En effet, explique Assabah, le niveau de remplissage des principaux barrages du Royaume s’est arrêté à 34% à date de mardi dernier. Ce niveau était de 34,3% lors de la même période de l’année dernière. Cette situation est due à une régression de 50% du niveau de pluviométrie au Maroc durant les années 2021 et 2022. Le volume des pluies enregistré pendant cette année 2023 a été moins catastrophique. Résultat, à ce jour, le Maroc a perdu près de 15 milliards de mètres cubes d’eau comparativement aux années 70 du siècle dernier.
De même, citant un spécialiste de la politique de l’eau, le quotidien estime que le Maroc a également perdu environ un milliard de mètres cubes d’eau de nappes phréatiques. Citant cette fois des parlementaires, Assabah pointe du doigt l’exploitation des eaux de barrage dans les activités agricoles. Principalement les produits agricoles destinés à l’exportation.
Selon le quotidien, l’agriculture s’accapare ainsi pas moins de 80% des eaux des barrages utilisées dans des activités exportatrices. Ce qui lui fait dire que le Maroc exporte en même temps ses produits agricoles et son eau.
Reprenant cette fois une recommandation du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH), le quotidien estime que le gouvernement devrait dresser une liste des produits très consommateurs en eau et en réglementer la culture. Ou même les interdire tout court.
De son côté, toujours selon Assabah, le Conseil économique social et environnemental (CESE), sans aller vers des solutions aussi extrêmes, recommande plutôt l’utilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation. Ces eaux pourraient être utilisées dans un premier temps pour l’arrosage des espaces verts, des golfs dans les piscines, entre autres.
Sur un autre registre, le département de l’équipement mène une course contre la montre pour finaliser les projets de stations de dessalement d’eau de mer. Des projets qui ont connu un retard flagrant à cause de la gestion de l’ancien gouvernement. Si ces projets avaient été réalisés selon l’agenda fixé, le problème de l’eau ne serait pas posé avec la même acuité.