Tout a commencé avec une réservation au célèbre hôtel La Mamounia de Marrakech par un ressortissant luso-brésilien, valable du 18 au 25 août 2018 pour la coquette somme de 200.000 dirhams. Accompagné de cinq amis, l'individu en question se présente bel et bien et avance, séance tenante, 20.000 dirhams par carte bancaire. Le lendemain de son arrivée, il est prié de régler le restant dû et c'est là où les ennuis commencent. Détenant des passeports portugais et brésilien, la personne en question se tâte avant de tester plusieurs cartes internationales, appartenant notamment à sa mère. Il réussit, à travers des virements émanant du Brésil, à transférer quelque 63.000 dirhams mais le compte est loin d'être bon. Le concerné s'engage alors à honorer le restant dû dans les plus brefs délais. Il ruminait déjà un plan de sortie qui va lui coûter cher.
La nuit du 22 au 23 août, il se connecte sur internet, télécharge l'en-tête de la Maison royale, les armoiries du Royaume et jusqu'à la signature du roi Mohammed VI. Il transmet le tout à des amis designers brésiliens se trouvant à Sao Paulo. Objectif: confectionner dans les moindres détails une lettre supposée être adressée par le Palais (plus précisément au nom du roi Mohammed VI et de la princesse Lalla Salma) à la direction de l'hôtel et sollicitant d'accorder un traitement de faveur au client insolvable ainsi qu'à ses compatriotes accompagnateurs.
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C'est là où le parfum d'arnaque commence à se faire sentir. Suspecté puis dénoncé par la direction de l'hôtel, l'intéressé est interpellé dès le lendemain, soit le 24 août, par le service préfectoral de la police judiciaire de Marrakech.
Après enquête, il s'avère que le téléphone mobile de cette personne comporte des photocopies de plusieurs cartes bancaire libellées au nom d'autrui et qu'il est connu sur le web pour nombre d’escroqueries commises au Portugal. Il est présenté devant le parquet près le Tribunal de 1ère instance de Marrakech le 25 août, en état de liberté, pour "tentative d'escroquerie". La juridiction a cependant décidé de lui retirer ses deux documents de voyage et d’appliquer la mesure de blocage des frontières à son encontre. La date du démarrage du procès a été fixée au 24 octobre prochain.