Grâce à la vigilance d’un responsable d’une banque locale, une tentative de blanchiment d’un montant de 800 millions de dirhams a pu être mise en échec. Selon le quotidien Assabah, qui rapporte l’information dans son numéro du lundi 21 avril, il s’agit d’une tentative de «domiciliation de fonds d’origine douteuse sous le couvert d’investissements étrangers directs».
Selon des sources citées par le quotidien, un ressortissant chinois et deux partenaires marocains se sont présentés devant un responsable d’une agence bancaire pour ouvrir un compte au nom d’une entreprise récemment créée. Cela avait pour but de recevoir des transferts financiers en provenance d’un pays d’Amérique latine classé «à haut risque».
L’objectif déclaré, poursuit le quotidien, était de «financer un projet de restaurant gastronomique proposant des plats de la cuisine chinoise». Les partenaires ont insisté auprès du responsable bancaire pour accélérer les démarches d’ouverture du compte.
Ils ont en effet affirmé attendre «des transferts financiers s’élevant à 80 millions de dollars (soit environ 800 millions de dirhams), destinés à financer l’entreprise, lancer son activité et ouvrir d’autres succursales dans plusieurs villes touristiques marocaines». Cependant, souligne le quotidien, «l’insistance des partenaires sur l’urgence d’ouvrir le compte et la nature du pays d’origine des fonds ont incité le responsable à approfondir ses investigations sur les activités des demandeurs».
Les mêmes sources citées par Assabah ont expliqué que «la loi n° 43.05 relative à la lutte contre le blanchiment d’argent oblige les institutions bancaires à vérifier, avant l’ouverture d’un compte, l’identité du demandeur et à obtenir tous les documents relatifs à son activité ainsi qu’à son environnement commercial».
Ainsi, le responsable a décidé de transmettre le dossier à un service interne chargé de gérer les exigences liées à la vigilance. «Les enquêtes internes ont révélé plusieurs zones d’ombre concernant l’activité de l’entreprise à l’étranger : son capital ne lui permettait pas d’ouvrir des succursales à l’international, et, étant encore en phase de création, elle n’existait que depuis moins de cinq ans», précise le quotidien.
Toujours en citant les mêmes sources, Assabah indique que «de nombreux détenteurs de fonds issus d’activités illégales investissent dans l’immobilier ou dans des projets du secteur des services, avant de les revendre, parfois à des prix inférieurs à ceux de l’achat». Leur objectif, explique le quotidien, n’est pas la réussite du projet, mais «le blanchiment de fonds d’origine illicite et leur intégration dans le circuit économique».
Or, les dispositions légales en vigueur imposent aux institutions bancaires et aux professions liées à l’enregistrement des transactions commerciales et immobilières de faire preuve de prudence et de signaler tout soupçon aux autorités compétentes.
Les banques ont d’ailleurs renforcé leur surveillance des transactions financières après que le Maroc ait adopté plusieurs mesures de précaution. Bank Al-Maghrib a ainsi publié des circulaires à ce sujet, «augmentant le niveau de responsabilité des banques en cas de détection de situations non signalées», rappelle le quotidien.
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