La crise de l’eau au Maroc s’aggrave avec la baisse alarmante du niveau des retenues du barrage Al Massira, l’un des plus importants du pays. Les images satellites révèlent un assèchement inquiétant du réservoir, qui ne contient plus que 3% de sa capacité maximale. Et cela en seulement six ans, entre 2018 et 2024. Cette situation menace la sécurité alimentaire et hydrique du pays, commente le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son numéro du jeudi 25 avril.
Le barrage est une source vitale de l’eau pour toute la région. C’est la deuxième source d’eau potable. Son rôle est également essentiel dans l’irrigation. Les images satellites capturées par le satellite Copernic 2 montre d’ailleurs comment l’environnement du barrage jadis verdoyant s’est transformé au fil des six dernières années en une zone désertique, reflétant l’ampleur de la sécheresse dont souffrent la région et le pays en général.
L’assèchement du sol touche toute la région située entre Casablanca et Marrakech. La dégradation est spectaculaire et navrante. Cette situation dans laquelle se trouve aujourd’hui le barrage, indique le quotidien, est due à plusieurs facteurs. La sécheresse d’abord. Le Maroc connaît, en effet, une période de sécheresse persistante depuis plusieurs années, ce qui a considérablement réduit le volume des eaux dans le barrage.
Puis, il y a le phénomène de l’évaporation. Les températures élevées, parfois extrêmes, et le vent contribuent à l’évaporation accrue de l’eau du barrage.
Enfin, il y a un autre phénomène non moins dévastateur, l’envasement. L’accumulation de sédiments au fond du barrage réduit sa capacité de stockage.
Nul besoin de rappeler que la baisse du niveau d’eau du barrage Al Massira a des conséquences graves sur la sécurité alimentaire et hydrique du Maroc. En effet, le barrage est une source d’eau vitale pour l’agriculture, l’industrie et l’eau potable. La réduction de sa capacité de retenue risque d’entraîner des pénuries d’eau dans les villes et les campagnes, ce qui pourrait avoir des conséquences économiques et sociales désastreuses et augure d’une crise d’eau aiguë.
Face à cette crise, les spécialistes estiment qu’il est urgent de prendre des mesures pour préserver les ressources en eau du Maroc. Ces derniers préconisent notamment la rationalisation de la consommation d’eau. Il est nécessaire, en ce sens, de sensibiliser les citoyens à l’importance de réduire leur consommation d’eau et d’adopter des comportements économes.
Ils évoquent également la réhabilitation des barrages, relevant l’importance de mettre en place des programmes de réhabilitation des barrages pour lutter contre l’envasement et améliorer leur efficacité. De même qu’ils mettent en avant le développement de techniques d’irrigation modernes plus efficientes, comme l’irrigation au goutte-à-goutte, permettant de réduire la consommation d’eau pour l’agriculture.
Il est aussi question d’investissement dans des projets de dessalement de l’eau de mer, qui pourrait constituer une source alternative d’eau potable pour les populations des zones côtières.